Débat sur la situation au Proche-Orient : à l'Assemblée, Elisabeth Borne appelle à une "trêve humanitaire"

Actualité
par Soizic BONVARLET, le Lundi 23 octobre 2023 à 21:00, mis à jour le Lundi 23 octobre 2023 à 21:30

Après les attaques terroristes perpétrées par le Hamas et la riposte en cours d'Israël à Gaza, l'Assemblée nationale a débattu, ce lundi 23 octobre, de la situation au Proche-Orient. À l'issue de la déclaration préalable de la Première ministre, les groupes politiques ont exprimé leurs positions respectives et formulé des vœux de paix en amont de la visite d'Emmanuel Macron en Israël mardi 24 octobre. 

C'était un débat souhaité par l'ensemble des forces politiques qui composent l'Assemblée nationale. Lundi 23 octobre, la Première ministre a exprimé la position du gouvernement sur la la situation au Proche-Orient, avant que tous les groupes puissent à leur tour livrer leurs propres analyses et se faire entendre de l'exécutif.

À la tribune du Palais-Bourbon, après avoir de nouveau condamné l'"attaque terroriste barbare" du Hamas en Israël le 7 octobre, Elisabeth Borne a notamment appelé à "une trêve humanitaire" pour permettre la distribution d'aide dans la bande de Gaza et "qui pourra mener à un cessez-le-feu".

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L'actualité du week-end encore brûlante

Si le débat s'est engagé dans une ambiance en partie liée aux affrontements, par médias et tweets interposés, entre le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, et la présidente de l'Assemblée, Yaël Braun-Pivet, la cheffe du gouvernement a salué, dans l'ensemble, un débat "digne", à l'exception de la prise de parole de Mathilde Panot qui l'a, a-t-elle dit, "scandalisée". Elisabeth Borne a dénoncé l'"obstination" de la présidente du groupe LFI "à ne pas condamner le Hamas, à refuser d'exprimer l'évidence".

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De son côté, un peu plus tôt, Mathilde Panot avait accusé le gouvernement d'avoir "choisi d'abandonner la position historique de la France (...) devenue un Etat aligné sur les États-Unis et sur le gouvernement israélien va-t-en-guerre d'extrême droite".

La députée est également revenue sur les propos de Yaël Braun-Pivet tenus dimanche, selon lesquels "rien ne doit empêcher [Israël] de se défendre", qu'elle a qualifiés d'"inacceptables", au regard de la situation actuelle à Gaza. Cette déclaration n'a pas manqué de susciter des protestations dans l'hémicycle, comme en écho des propos tenus sur X (ex-Twitter) par Jean-Luc Mélenchon au sujet du déplacement de la présidente de l'Assemblée nationale en Israël, qui ont fait polémique.

Dans sa première intervention à la tribune, en réponse aux mots du triple candidat à l'élection présidentielle, Elisabeth Borne n'a pas manqué d'affirmer son soutien et celui du gouvernement à Yaël Braun-Pivet "après les accusations ignobles proférées à son encontre".

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Voix de la France et perspectives de paix

Au-delà de l'échange tendu entre Élisabeth Borne et Mathilde Panot, c'est la voix de la France qui a de nombreuses fois été sollicitée par la plupart des orateurs, afin de faire entendre sur la scène internationale son indépendance et son attachement à la paix.

"La paix n'est pas une utopie, elle est pour nous un devoir", a ainsi estimé le président du groupe Socialistes, Boris Vallaud, quand le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel (Gauche démocrate et républicaine), a souhaité de la part de la France "une voix forte (...) qui condamne le terrorisme, mais qui condamne aussi la vengeance criminelle du gouvernement Netanyahou".

Marine Le Pen, après avoir estimé que la riposte d’Israël était "tout à fait légitime", a regretté que la diplomatie française ait, selon elle, perdu "son indépendance, son équidistance et sa constance".

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"Il est à la fois trop tard et trop tôt pour instituer deux Etats en terre de Palestine", a pour sa part regretté le président de la commission des affaires étrangères, Jean-Louis Bourlanges, intervenant au nom du groupe Démocrate, avant d'appeler de ses vœux la fin de la "politique de colonisation" d'Israël et la "[recréation] d'une Autorité palestinienne active, respectée".

Nous n'avons pas le droit de renoncer, la seule solution c'est la paix. Elisabeth Borne

"Israël a évidemment le droit de se défendre face au terrorisme", a réaffirmé Élisabeth Borne, avant de souligner que : "Les civils doivent être épargnés (...) Les populations ne doivent pas payer pour les crimes des terroristes". "Israël ne doit pas tomber dans le piège du Hamas", a-t-elle déclaré, rappelant que "si le terrorisme doit être combattu, la réponse des démocraties doit être juste". 

"Il n'y a pas de victimes qu'il conviendrait de pleurer moins que d'autres, il n'y a pas de vies qui valent moins que d'autres", a aussi déclaré la Première ministre, avant d'indiquer que la France se mobilisait en ce moment-même "pour un règlement durable du conflit, avec la mise en place d'un processus politique pour une solution à deux États". Elle a enfin rappelé que "le président de la République [serait] demain dans la région pour (...) éviter l'escalade".

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