Dissolution de l'Assemblée nationale : onde de choc et réactions après la décision d'Emmanuel Macron

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Hémicycle
par Soizic BONVARLET, le Lundi 10 juin 2024 à 10:45, mis à jour le Lundi 10 juin 2024 à 11:07

Le président de la République a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale, dimanche 9 juin au soir, prenant acte du résultat des élections européennes qui ont placé le Rassemblement national largement en tête. Tour d'horizon des réactions des députés sortants de tous bords, désormais engagés dans la bataille pour des législatives, dont le premier tour aura lieu dans trois semaines.

Une véritable onde de choc... En réponse à la large victoire du Rassemblement national lors des élections européennes, le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale. Une décision qui a logiquement provoqué une avalanche de réactions, parmi les responsables politiques en général et chez les députés sortants en particulier, appelant pour un certain nombre d'entre eux à dépasser les clivages habituels en vue des élections législatives qui se tiendront les 30 juin et 7 juillet.

Pour Yaël Braun-Pivet, "il y avait un autre chemin"

Si la présidente de l'Assemblée nationale a indiqué, ce lundi 10 juin sur le plateau de France 2, "comprendre" la décision du président de la République "car il est important toujours de regarder la situation en face et d'écouter ce que nous disent les Français", elle a cependant estimé qu'"il y avait un autre chemin, qui était le chemin d'une coalition, d'un pacte de gouvernement".

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"On n'arrive pas en France à dépasser ces querelles partisanes (...) et ça, Ça me rend triste. Il faut qu'on soit ensemble", a aussi exhorté Yaël Braun-Pivet (Renaissance), réaffirmant la nécessité d'"une majorité solide qui va devoir se reconstruire". "Les citoyens vont être entendus pour les législatives, j'espère qu'ils donneront une majorité cohérente loin des extrêmes", a également déclaré la présidente de l'Assemblée nationale, avant d'indiquer "réfléchir" à la question de sa propre candidature.

À gauche, un nouveau Front populaire ?

"Emmanuel Macron a failli. La gauche et les écologistes, ainsi que l’ensemble des forces sociales et de progrès, sont face à l’histoire : rassembler les électeurs, proposer une alternative pour battre l’extrême-droite et une alternance à Emmanuel Macron", a estimé sur X (ex-Twitter) le président du groupe Socialistes à l'Assemblée, Boris Vallaud, répondant à l'appel lancé quelques heures plus tôt par le député de la Somme François Ruffin (La France insoumise). "Une seule bannière : front populaire", avait-il ainsi écrit sur X, appelant "Olivier Faure, Fabien Roussel, Marine Tondelier, Manuel Bompard à la porter, ensemble. Insoumis, communistes, socialistes, écologistes. Unis. Pour éviter le pire, pour gagner".

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Un appel auquel la présidente du groupe Ecologiste, Cyrielle Chatelain, a semblé également souscrire, réagissant à son tour en ces termes : "Écologistes, Insoumis, Socialistes, et communistes doivent être unis dans leur diversité et leur complémentarité. Face à l’extrême droite, à son idéologie de haine, il faut un Front populaire".

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"Les insoumis n’ont jamais eu et n’auront jamais peur du peuple", a pour sa part indiqué la présidente du groupe La France insoumise, Mathilde Panot. "Je veux dire aux centaines de milliers de français qui ont fait irruption dans la vie politique ce soir, de ne pas la quitter. Nous avons besoin de vous car nous n’abandonnerons jamais le pays au racisme, à l’indifférence et à l’égoïsme social". Dans un communiqué de La France insoumise paru ce 10 juin, la formation politique, tout en appelant à "l'unité", reproche aux "appareils du Parti socialiste, d'EELV et du Parti communiste" d'avoir "tourné le dos à la Nupes" à l'occasion de la campagne européenne.

"Forces sociales, force de gauche, écologiste, forces de progrès : unissons-nous autour d'un Pacte pour la France pour offrir une alternative progressiste à l'occasion des législatives anticipées", a pour sa part enjoint le député et secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel.

Le Rassemblement national se dit "prêt" à gouverner le pays

"Le président de la République vient d'annoncer la dissolution de l'Assemblée nationale dans quelques semaines. Nous y sommes prêts", a réagi dimanche soir la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, Marine Le Pen. "J’appelle les Français à venir nous rejoindre pour former autour du RN une majorité au service de la seule cause qui guide nos pas : la France", a-t-elle déclaré, laissant la porte ouverte à la constitution d'alliances.

"Il n'y aura pas d'accord avec les appareils de LR ou de Reconquête, car nous voulons dépasser ça", a cependant indiqué lundi matin le député RN sortant, Sébastien Chenu, tout en déclarant que "la porte [était] ouverte", aux personnalités, étiquetées à droite comme à gauche, dont les propositions seraient en cohérence avec le programme du Rassemblement national.

La dissolution de l’Assemblée était "la seule solution", a pour sa part estimé dès dimanche soir le député et président des Républicains, Eric Ciotti, avant d'écarter toute possibilité de coalition avec la majorité présidentielle sortante. "Le macronisme, c’est toujours plus d’impôts, d’immigration et d’insécurité. Fidèles à nos valeurs, nous allons mener cette campagne autour des valeurs de la droite !", a-t-il écrit sur X.

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