En réponse au 49.3 utilisé par Michel Barnier sur le budget de la Sécu, le NFP et le RN promettent de censurer le gouvernement

Actualité
Image
Hémicycle de l'Assemblée nationale, le 2 décembre 2024
Hémicycle de l'Assemblée nationale, le 2 décembre 2024 - LCP
par Maxence KagniSoizic BONVARLET, le Lundi 2 décembre 2024 à 19:20

Le Nouveau Front populaire et le Rassemblement national ont chacun déposé une motion de censure en réponse au 49.3 enclenché par le Premier ministre, Michel Barnier, sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, ce lundi 2 décembre, à l'Assemblée nationale. Marine Le Pen ayant déclaré, qu'outre leur propre motion, les députés du RN voteraient la motion du NFP, le gouvernement Barnier devrait - sauf rebondissement - tomber lors du débat de motions de censure qui aura vraisemblablement lieu mercredi. Après celui de Georges Pompidou en octobre 1962, c'est la deuxième fois seulement depuis le début de la Ve République qu'un gouvernement tomberait après avoir été censuré au Palais-Bourbon. 

"J'ai été au bout du dialogue avec l'ensemble des groupes politiques". Le Premier ministre, Michel Barnier, a annoncé à l'Assemblée nationale, ce lundi 2 décembre, qu'il engageait la responsabilité de son gouvernement en recourant à l'article 49.3 de la Constitution sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour l'année 2025. En réponse, le Rassemblement national et le Nouveau Front populaire ont d'ores et déjà déposé une motion de censure chacun.  

"Nous sommes dans un moment où nous pouvons à la fois faire tomber M. Barnier et son gouvernement et aussi ce budget", a déclaré la présidente des députés La France insoumise, Mathilde Panot, à la sortie l'hémicycle après l'annonce du 49.3. Et de dénoncer le "déshonneur total de la macronie qui jusqu'au dernier moment a tenté un marchandage avec le Rassemblement national". 

Tweet URL

"Nous avons déploré qu'il soit plus convenable manifestement de dialoguer avec Marine Le Pen et le Rassemblement national que d'adresser ne serait-ce que la parole à la gauche et en particulier au Parti socialiste" a, quant à lui, mis en cause le président des députés socialistes, Boris Vallaud

"Il faut définir une nouvelle feuille de route gouvernementale, une feuille de route de gauche et écologiste" a, pour sa part, déclaré la présidente du groupe Ecologiste et Social, Cyrielle Chatelain, estimant que "faire tomber mercredi le gouvernement Barnier, ce n'est pas une France sans gouvernement, c'est une France qui se donne la possibilité d'avoir un gouvernement qui mène une meilleure politique.

"Il est possible d'écrire un budget de la Sécurité sociale différent", a enfin affirmé le député communiste et président des députés Gauche démocrate et Républicaine, André Chassaigne.

Tweet URL

De l'autre côté de l'hémicycle Marine Le Pen a considéré que "le gouvernement n'a pas cru bon de tenir son engagement de construire son budget en tenant compte des positions de l'ensemble des groupes", la présidente des députés Rassemblement national, estimant que, malgré les concessions faites ces derniers jours (sur l'électricité, l'Aide médicale d'Etat, ou encore le déremboursement des médicaments), le compte n'y était toujours pas. La triple candidate à l'Elysée exigeait encore une concession sur les retraites, qualifiant l'inflechissement obtenu par Laurent Wauquiez (Droite républicaine) de "dérisoire"

"Au moment où je vous parle est déposée une motion de censure", a indiqué Marine Le Pen au sortir de l'hémicycle, avant de préciser que son groupe voterait également la motion du NFP, seule capable de faire tomber le gouvernement, puisque les députés de gauche excluent toujours de voter un texte du RN. Et déclarer : "D'où que viennent ces motions, nous les voterons, et en premier lieu la nôtre".

Tweet URL

"C'est une comédie ce que fait le Rassemblement national", a réagi Emilie Bonnivard (Droite républicaine). "Dès lors que vous demandez de revenir sur tous les dispositifs difficiles et que vous refusez les compromis, vous faites semblant de négocier", a aussi estimé la députée.

"Je ne crois pas qu'il faille céder au Rassemblement national. Je n'approuve pas cette manière de faire" a, quant à lui, déclaré Jean-René Cazeneuve (Ensemble pour la république) au micro de LCP, au cas où le gouvernement envisagerait une ultime main tendue au parti de Jordan Bardella avant le débat de motions de censure qui devrait avoir lieu mercredi. Et qui - sauf rebondissement - semble devoir aboutir à la chute du gouvernement Barnier, la motion du NFP ayant, selon les intentions affichées par le RN, la possibilité d'atteindre le seuil nécessaire pour être adoptée, à savoir la majorité absolue des membres composant l'Assemblée nationale.