Le groupe Libertés, indépendants, outre-met et territoires (LIOT) de l'Assemblée nationale a utilisé son droit de tirage annuel pour obtenir la création d'une commission d'enquête sur les "difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public. Dans la demande de commission d'enquête qu'il a porté au nom de son groupe, Christophe Naegelen pointe "un délitement continu des services hospitaliers, qui éloignent de plus en plus nos concitoyens d’un accès aux soins de qualité".
"Nous sommes face à la déliquescence de notre service public hospitalier : fermeture de lits, fermeture de services entiers de maternité, fuite de personnels soignants et médicaux, explosion de l'absentéisme et du recours à l'intérim, délabrement des bâtiments", a énuméré Christophe Naegelen (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires), lors de la demande de création d'une commission d'enquête sur "les difficultés d'accès aux soins dans l'hôpital public" qu'il a présenté, ce mercerdi 3 avril, devant la commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale. Formulée au titre du droit de tirage annuel du groupe LIOT, présidé par Bertrand Pancher, la création de cette commission d'enquête a été validée.
"L'hôpital public se trouve engagé dans une spirale infernale", qui s'est "accélérée" ces dernières années "malgré le sursaut qu'a constitué la crise sanitaire", considère Christophe Naegelen qui veut "travailler sur les causes de cet effondrement". Il souhaite que la commission mette en lumière le rôle joué par le "manque de moyens et d’investissements accumulés" et permette d'"identifier les responsabilités", ainsi que les "décisions administratives, politiques ou médiales [qui] ont accéléré cette chute". Il entend aussi éclairer la situation de l'hôpital public à l'aune de celle du privé.
Les autres groupes de l'Assemblée ont salué le choix de leurs collègues de LIOT d'utiliser leur droit de tirage, qui permet à chaque groupe d'obtenir la création d'une commission d'enquête par session parlementaire, sur ce sujet. Et chaque groupe d'indiquer les priorités sur lesquelles il souhaiterait voir la représentation nationale investiguer au cours de des travaux de cette commission d'enquête.
Christophe Bentz (Rassemblement national) a ainsi mis l'accent sur la crise des "soins palliatifs", quand Paul Christophe (Horizons) a déclaré porter une attention particulière "aux conditions de travail des soignants". De son côté, Jérôme Guedj (Socialistes) s'est dit particulièrement préoccupé par la désertification médicale "dans les territoires ruraux", tandis que Sandrine Rousseau (Ecologiste), qui mène une mission d'information sur le sujet avec Nicole Dubré-Chirat (Renaissance), a insisté sur la "situation des urgences psychiatriques".
En février dernier, le groupe LIOT avait co-signé avec des députés de gauche, des syndicats et des associations, une lettre adressée à, Yaël Braun-Pivet, pour alerter l'Assemblée nationale sur la dégradation de l'état des "urgences", après que plusieurs drames s'y soient déroulés ces derniers mois. La commission d'enquête sera constituée de trente députés, chaque groupe étant représenté proportionnellement à son effectif au Palais-Bourbon. A compter de sa création, cette instance a maintenant six mois pour mener ses travaux et rendre son rapport.