Jérôme Salomon : "Le risque de reprise épidémique existe"

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Devant les députés de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'épidémie de Coronavirus, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a notamment évoqué la doctrine d'utilisation des masques et le débat sur l'efficacité de son port en population générale. Il explique que le masque grand public "peut avoir un intérêt dans les situations inévitables de promiscuité".
par Maxence KagniJason Wiels, Aurelien Meslet, le Jeudi 23 avril 2020 à 13:00, mis à jour le Vendredi 29 mai 2020 à 15:25

Devant les députés de la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l'épidémie de Coronavirus, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a notamment évoqué la doctrine d'utilisation des masques et le débat sur l'efficacité de son port en population générale. Il explique que le masque grand public "peut avoir un intérêt dans les situations inévitables de promiscuité".

Une épidémie qui "peut être comparée à la pandémie de peste de 1347 ou à celle de la grippe espagnole en 1917". Jeudi, interrogé par les députés de la mission d'information sur la crise sanitaire, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, a détaillé la "brutalité" de l'épidémie de coronavirus qui touche la France et le monde.

"Il y a trois mois, le 23 janvier, il n'y avait aucun cas en France", a-t-il rappelé. Aujourd'hui, 3,7 millions de Français ont été touchés par le coronavirus, plus de 21.000 personnes sont mortes.

Pas d'immunité collective

Face à la crise, Jérôme Salomon écarte toute stratégie d'"immunité collective". Le déconfinement, qui doit débuter le 11 mai, devra s'accompagner d'une stratégie de dépistage massive sur l'ensemble du territoire.

Après avoir commencé à 5.000 tests par jour, l'objectif est désormais d'atteindre 700.000 tests par semaine. Les personnes testées positives pourront être isolées "à domicile ou dans une structure adaptée".

"Le risque de reprise épidémique existe"

Quoi qu'il arrive, "il n'y aura pas de déconfinement si le confinement n'est pas réussi", a déclaré le directeur général de la santé. Jérôme Salomon précise que les mesures de distanciation sociale et physique mais aussi les gestes barrières devront toujours être respectés pendant de longs mois, y compris après le déconfinement.

"Le risque de reprise épidémique existe, il faut nous y préparer", a-t-il par ailleurs assuré, ajoutant que "la Chine, Singapour ou le Japon sont actuellement face à une telle reprise".

Les malades du Covid-19 pourront-ils contracter la maladie une seconde fois ? Le directeur général de la santé s'est voulu rassurant : "Après infection confirmée, progressivement apparaissent des anticorps."

Masques grand public

Jérôme Salomon a, à plusieurs reprises, été interrogé sur la doctrine française concernant les masques, notamment par le président du groupe LR Damien Abad: "Le 4 mars dernier, vous déclariez que le masque n'a aucun intérêt pour le grand public et hier vous avez déclaré 'j'encourage le port du masque pour tous'."

Jérôme Salomon lui a longuement répondu, évoquant l'absence en France "d'expérience du port du masque grand public".

Ce n'est pas si simple que cela que de savoir quand porter le masque, comment le porter, quand l'enlever, comment le manipuler sans se contaminer.Jérôme Salomon

"Il y a des débats sur l'efficacité de ce port de masque en population générale", a assuré le directeur général de la santé, qui relève toutefois "un intérêt dans les situations inévitables de promiscuité".

Des respirateurs inadaptés ?

Les députés ont également interrogé Jérôme Salomon sur l'enquête de Radio France, selon laquelle la France aurait produit près de 8.500 respirateurs artificiels "inadaptés aux malades du Covid-19".

"J'avoue que je n'ai pas connaissance de l'actualité à laquelle vous faites référence, j'avais à l'esprit que nous attendions 14.000 respirateurs d'ici à fin mai", a simplement répondu Katia Julienne, la directrice générale de l'offre de soins.

Dans un communiqué publié en fin de matinée, le gouvernement a répondu à la polémique en expliquant que ces 8.500 respirateurs d'urgence peuvent être utilisés en réanimation "en cas d’indisponibilité de respirateurs plus lourds et en dernier recours".

"D’ici la fin du mois de juin, la France devrait disposer de 15 000 respirateurs de réanimation, et de 15 000 autres respirateurs d’urgence et de transport, soit une quantité supérieure aux besoins exprimés et anticipés", a précisé aussi le gouvernement.

Un vaccin pas pour demain

Plus grand espoir pour en finir avec le virus, la mise au point d'un vaccin fait l'objet d'une recherche intense. Mais Jérôme Salomon a rappelé aux députés que cet objectif était conditionné à "un délai incompressible" :