Auditionné à l'Assemblée nationale, le ministre de l’Éducation et de la Jeunesse, Pap Ndiaye, a notamment été interrogé sur la prochaine rentrée scolaire et sur la mixité sociale. Il est aussi revenu sur les récentes émeutes urbaines qui ont secoué la France pour faire le bilan des dégâts concernant les écoles et faire part de sa réflexion suite à ces événements.
Plus de 240 écoles endommagées. Devant les députés de la commission des affaires culturelles et de l'éducation, qui l'ont auditionné mardi 11 juillet, Pap Ndiaye a notamment fait le bilan des dégâts résultant des violences urbaines qui ont eu lieu après la mort de Nahel, fin juin, à Nanterre. Le ministre de l'Education nationale a fait état de 243 écoles ayant subi des dommages, majoritairement des "bris de vitre et des choses qui sont facilement réparables", a-t-il indiqué.
Cependant, pour quelques dizaines d’écoles les dégâts sont plus conséquents : "243 dommages, dont 63 plus importants, et parmi ces 63, 12 plus importants", a précisé le ministre. Pour les écoles touchées par des débuts d’incendies, la remise en état, même coûteuse, "ne remet pas en cause la rentrée 2023". En revanche, trois écoles ont été totalement détruites et ne pourront pas accueillir les élèves pour la rentrée scolaire de septembre prochain. Selon le ministre, il faudra attendre au minimum la rentrée 2025 pour qu’élèves et enseignants puissent retrouver leurs locaux dans ces trois établissements. C’est notamment le cas à La Verrière (Yvelines), où deux écoles ont brûlées dans la nuit du 28 au 29 juin.
Avant de répondre à plus d’une trentaine de questions, le ministre a tenu à dénoncer les violences urbaines et à aborder le sujet des responsabilités de chacun. "S’en prendre de cette manière aux bâtiments publics, mais aussi à des commerces, et s’en prendre aux écoles, c’est inexcusable, cela doit être condamné" a-t-il déclaré. Pour autant, le ministre n’écarte pas le sujet des quartiers prioritaires de la politique de la ville et des problématiques auxquelles ils sont confrontés : "Il faut reconnaître les difficultés spécifiques qui se posent dans certains territoires, combattre les inégalités à la racine", qui "mettent en péril la réussite et l’avenir de nos jeunes".
les parents doivent soutenir les professeurs dans leur rôle. PAP NDIAYE
Selon le ministre, les responsabilités sont multiples. Si le taux de chômage a baissé dans ces quartiers, il y reste "deux fois et demi plus élevé". Pour Pap Ndiaye, il appartient aux pouvoirs publics de "résoudre cette question d’accès à l’emploi qui est liée à des questions de formation, mais aussi à des questions de discrimination".
Outre le rôle que l'Etat doit jouer dans la lutte contre la "relégation", le ministre de l'Education estime qu'il s'agit d'une responsabilité collective qui inclut les familles. Sa position est claire : "L’école peut beaucoup, elle est un vecteur d’émancipation, mais elle ne peut pas tout".
Pap Ndiaye pointe donc aussi la responsabilité des parents et leur nécessaire "implication dans le parcours scolaire de leur enfant" pour redonner à l’éducation nationale et à l’école, leur place centrale : "Les parents doivent soutenir les professeurs dans leur rôle et c’est aussi grâce aux parents que nous restaurerons l’autorité des enseignants et leur place dans la société".