Législatives 2024 : forte poussée du RN, fort regain de participation... Les enseignements du 1er tour en infographies

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Les enseignements du premier tour des législatives 2024
Les enseignements du premier tour des législatives 2024
par Adèle DaumasRaphaël Marchal, le Vendredi 5 juillet 2024 à 14:23, mis à jour le Vendredi 5 juillet 2024 à 14:33

Fort regain de participation au premier tour des législatives après un plus bas historique en 2022, forte progression du vote pour le Rassemblement national sur l'ensemble du territoire ou presque, retour des triangulaires... Avant le second tour, dimanche 7 juillet, LCP fait le point en cartes et infographies sur les enseignements du premier tour. 

Un scrutin hors-norme, à plus d'un titre. En décidant de dissoudre l'Assemblée nationale, Emmanuel Macron a provoqué un big-bang politique. Le premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin, est venu enrayer l'érosion électorale progressive qu'avait connu le scrutin législatif depuis de nombreuses années. En particulier depuis 2002, année à partir de laquelle celui-ci a, jusqu'à aujourd'hui, systématiquement lieu dans la foulée de l'élection présidentielle. En 2022, la participation avait ainsi atteint un plus bas historique pour un premier tour avec seulement 47,5% de votants sur l'ensemble du corps électoral. Cette année, c'est un fort rebond qui a été constaté avec 66,71% de participation

Une forte participation a eu pour conséquence de faire de nouveau exploser le nombre de triangulaires possible, bien que ce dernier ait fondu du fait du jeu des désistements destinés à tenter de barrer la route au parti de Jordan Bardella. Les triangulaires sont ainsi passées de plus de 300 possibles dans la foulée du premier tour à un peu moins de 90 après les retraits effectués par des candidats issus de la gauche et de la coalition présidentielle. Une configuration moins favorable au RN, même si tout dépendra des reports de voix qui s'effectueront, ou pas, entre les deux tours

Le vote RN progresse partout sur le territoire

Politiquement parlant, c'est l'enseignement majeur du premier tour : le Rassemblement national réalise des scores importants sur l'ensemble du territoire, y compris sur des terres où il avait jusque-là du mal à exister. Même à Paris, où sa percée est encore toute relative, la formation de Marine Le Pen progresse. En 2022, le RN n'atteignait 5 % que dans une seule circonscription. Deux ans plus tard, il dépasse 10% dans dix circonscriptions et deux de ses candidats de l'ouest parisien réussissent même à dépasser 15 %. Nantes, Strasbourg, Lyon... Un phénomène similaire se répète dans l'ensemble des zones urbaines.

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Dans le quart nord-est de la France, comme dans le sud-est, les candidats du parti à la flamme flirtent - ou dépassent - les 50% dès le premier tour. La progression est particulièrement fulgurante dans les Alpes-Maritimes, où l'alliance avec Eric Ciotti porte ses fruits. A l'échelle nationale, le parti de Jordan Bardella et ses alliés ont vu leurs candidats se qualifier pour le second tour dans 485 circonscriptions sur 577, tandis que 258 sont arrivés en tête du premier tour et que 39 ont été élus dès dimanche dernier.

Une participation record depuis 1997...

Avec 66,71%, le taux de participation au premier tour de élections législatives est en forte hausse par rapport à ces dernières années. Il était de 47,5% en 2022 et 48,7% en 2017. Il faut remonter à 1997 pour retrouver une mobilisation similaire (67,9%).

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La très forte hausse de la participation est assez homogène sur l'ensemble du territoire. Les régions qui ont le plus voté en 2022 (la Bretagne ou le centre de la France) sont également celles où les électeurs se sont le plus déplacées aux urnes en 2024, tandis que les outre-mer (à l'exception notable de la Nouvelle-Calédonie) ou le nord-est de la France comptent parmi les territoires qui se sont en moyenne moins mobilisés au premier tour lors de ces deux scrutins. 

...qui fait exploser le nombre de triangulaires 

Du fait d'un taux de participation très haut au premier tour, le nombre de triangulaires potentielles a explosé lors de ces élections législatives. En effet, pour accéder au second tour de l'élection, un candidat doit obtenir au moins 12,5% des voix. Mécaniquement, plus le nombre de votants augmente, plus le nombre de candidats susceptibles d'être qualifiés est donc important. 

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À l'issue du premier tour, 306 circonscriptions sur 577 se retrouvaient en situation de triangulaire et cinq étaient même en situation de quadrangulaire. En raison des nombreux désistements opérés par des candidats du Nouveau Front populaire et de la coalition présidentielle Ensemble, essentiellement pour tenter de contrer le Rassemblement national, il ne reste cependant plus que 89 triangulaires et 1 quadrangulaire.