Législatives 2024 : Garrido, Corbière et Simonnet estiment que l'heure est venue de "passer à l'après Mélenchon"

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Clémentine Autain, Raquel Garrido, Alexis Corbière et Danielle Simonnet LCP 01/07/2024
Clémentine Autain, Raquel Garrido, Alexis Corbière et Danielle Simonnet le 01/07/2024 (© LCP)
par Raphaël Marchal, le Lundi 1 juillet 2024 à 20:50, mis à jour le Lundi 1 juillet 2024 à 21:50

Candidats à leur réelection sans avoir obtenu l'investiture de La France insoumise, Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danièle Simonnet, qui s'estiment victimes d'une "purge", ont dénoncé les "méthodes de Jean-Luc Mélenchon", lors d'une conférence de presse ce lundi 1er juillet, en présence et avec le soutien de Clémentine Autain. 

La blessure est encore vive. Au lendemain du premier tour des élections législatives, Alexis Corbière, Raquel Garrido et Danielle Simonnet ont tenu une conférence de presse, ce lundi 1er juillet, à Paris. Députés sortants de La France insoumise, ils n'ont pas obtenu l'investiture de leur parti, mais se sont tout de même présentés à leur succession devant les électeurs. Une nouvelle fois, il ont dénoncé la "purge", dont ils estiment avoir été victimes pour avoir osé critiquer la ligne et la stratégie de Jean-Luc Mélenchon.

Après le premier tour, cette conférence de presse avait pour objectif d'appeler les candidats officiellement investis par La France insoumise, Sabrina Ali Benali en Seine-Saint-Denis (7ème circonscription) et Céline Verzeletti à Paris (15ème circonscription), qui ont recueilli moins de voix qu'Alexis Corbière et Danielle Simonnet, arrivés en tête, à se retirer. "C'est normalement une tradition politique", a fait valoir Alexis Corbière. "Quelle perte de temps et d'énergie. La priorité devrait être de mener campagne dans l'ensemble des circonscriptions et tenter d'empêcher l'élection d'un candidat du RN", s'est écriée Danielle Simonnet, fustigeant une "irresponsabilité déplorable face à l'enjeu historique qui est devant nous".

"La requête qui nous a été faite par ces bulletins de vote, c'est de passer à l'après-Jean-Luc Mélenchon"

Qualifiée pour le second tour, mais arrivée en troisième position derrière Aly Diouara (NFP) et Aude Lagarde (UDI) en Seine-Saint-Denis (5ème circonscription), Raquel Garrido s'est quant à elle dite prête à se retirer. A une condition : que Sabrina Ali Benali et Céline Verzeletti fassent de même. Au-delà des enjeux électoraux immédiats, elle jugé que les voix recueillies par Alexis Corbière et Danièle Simonnet démontraient l'existence d'une gauche opposée aux "méthodes de Jean-Luc Mélenchon", y compris dans les zones urbaines. "La requête qui nous a été faite par ces bulletins de vote, c'est de passer à l'après Jean-Luc Mélenchon."

Egalement présente à la conférence, Clémentine Autain a appuyé la demande de ses anciens collègues, qui le reviendront peut-être la semaine prochaine. Elle-même investie par La France insoumise, la député sortante de Seine-Saint-Denis (11ème circonscription), réélue dès le premier tour, s'est elle aussi montrée très critique sur le fonctionnement du parti, estimant que les luttes internes avaient été "tranchées par les urnes" et que les électeurs avaient infligé un "camouflet" à la décision prise par Jean-Luc Mélenchon à l'égard d'Alexis Corbière et Danièle Simonnet. 

"Injures", "toxicité", "côté un peu Trump"

Les "purgés" sont revenus sur les difficultés auxquelles ils ont été confrontés depuis leur mise à l'écart par l'appareil de LFI. "Nous avons été couverts d'injures", a pointé Alexis Corbière, qui indique avoir été victime d'une campagne de "mensonges" le visant, lui et ses camarades d'infortune. "Des arguments honteux ont été développés à mon endroit", a pour sa part témoigné Raquel Garrido. Pour ces cadres historiques de La France insoumise, la décision de ne pas les réinvestir s'explique par le débat qu'ils ont voulu mener au sujet du mode de gouvernance du mouvement fondé par Jean-Luc Mélenchon. 

Raquel Garrido a particulièrement trouvé malvenues les critiques portant sur leurs profils, qui ne seraient "pas assez représentatifs des quartiers populaires". "Je fais partie des quelques personnes dans l'hémicycle qui sont immigrées", a rappelé la Franco-Chilienne. "Nous mettre en opposition, les racisés, les immigrés, est très malsain", a-t-elle tancé, appelant à rompre avec cette "toxicité, ces mensonges, ce côté un peu Trump". Et Alexis Corbière d'abonder : "On ne lutte pas contre l'extrême droite sans une forme d'éthique."