La France insoumise a publié la liste de ses investitures pour les élections législatives, tard dans la soirée du vendredi 15 juin. Plusieurs figures du parti - Alexis Corbière, Raquel Garrido, ou encore Danièle Simonnet, qui ont fait entendre leurs différences avec la ligne de Jean-Luc Mélenchon et le fonctionnement du parti - ont été écartées, tandis qu'Adrien Quatennens, qui a été condamné pour violences conjugales, a été investi. Des décisions critiquées par certains au sein de La France insoumise et, plus largement, à gauche.
Règlements de compte et réactions indignées à La France insoumise... Alors que le Nouveau Front populaire a conclu un accord électoral et présenté un programme commun pour les législatives des 30 juin et 7 juillet, La France insoumise a publié la liste de ses 230 candidats, dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 juin.
Mais alors qu'Adrien Quatennens (1ère circonscription du Nord) - qui a été condamné pour violences conjugales a été investi - plusieurs autres figures du parti et députés sortants n'ont, au contraire, pas obtenu l'investiture. C'est notamment le cas de Danièle Simonnet (15ème de Paris), ainsi que de Raquel Garrido et Alexis Corbière (5ème et 7ème de Seine-Saint-Denis), qui ont fait entendre des différences au sein de LFI ces derniers mois. Tous trois ont réagi sur le réseau social X (ex-Twitter), annonçant qu'ils seraient tout de même candidats.
"Une obscure commission électorale de LFI a décidé de ne pas m'investir comme candidat. Une punition pour avoir fait entendre des critiques en interne. La honte", a écrit Alexis Corbière, se disant "évidemment toujours candidat".
Raquel Garrido a, quant à elle, déploré qu'on lui fasse "payer le crime de lèse-Mélenchon". "Honte sur toi JLM. C'est du sabotage. Mais je ferai mieux. Nous ferons mieux", a-t-elle dénoncé, évoquant des "méthodes qui dégoûtent".
"L’extrême-droite est à nos portes. Notre responsabilité est historique. Et que fait la direction de la France Insoumise et Jean-Luc Mélenchon ? Une purge des député.e.s engagés pour l’unité" a fustigé Danièle Simonnet.
Fidèle de Jean-Luc Mélenchon, Adrien Quatennens a quant à lui été investi, alors que son cas faisait débat parmi les partenaires de La France insoumise, en raison de sa condamnation à quatre mois de prison avec sursis, en décembre 2022, pour violences conjugales. S'il a reçu l'investiture de LFI, il ne bénéficiera en revanche pas du label du Nouveau Front populaire. "A toutes celles et ceux qui s'opposeraient ou douteraient de la pertinence de ma candidature, sachez que je vous comprends. J'espère pouvoir, humblement, et par mes actions, regagner votre confiance", a écrit Adrien Quatennens sur X.
A la France Insoumise, il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie, manifesté contre l’antisémitisme après le 7 octobre. Clémentine Autain
Mais cette décision, qui contraste avec la sanction infligée à ceux qui n'ont pas été investis, a fait réagir d'autres députés LFI sortants qui ont, eux, été réinvestis. "A la France Insoumise, il vaut mieux avoir été condamné pour violences conjugales que d’avoir défendu la démocratie, manifesté contre l’antisémitisme après le 7 octobre et plaidé pour l’union des gauches et des écologistes", s'est indignée Clémentine Autain (11ème de Seine-Saint-Denis), qui s'est elle-même déjà montrée critique vis-à-vis du fonctionnement du parti.
Tout comme François Ruffin (1ère de la Somme), qui a lui aussi déjà marqué sa différence, et qui s'est ému du sort de ses ex-collègues : "Je ne vous ai demandé aucune investiture, aucune autorisation. Je ne suis pas passé sous les fourches caudines de votre bêtise, votre sectarisme. Vous préférez un homme qui frappe sa femme, auteur de violences conjugales, à des camarades qui ont l'impudence d'avoir un désaccord avec le grand chef", a-t-il réagi en réponse à sa propre investiture.
Les députés sortants Hendrik Davi (5ème des Bouches-du-Rhône) et Frédéric Mathieu (1ère d'Ille-et-Vilaine) n'ont pas non plus été réinvestis. En revanche, dans l'Aude (1ère circonscription), La France insoumise a accordé l'investiture à à Philippe Poutou, du Nouveau parti anticapitaliste.