L'appel de la Macronie n'a pas été aussi entendu qu'espéré : seulement cinq députés Les Républicains sortants vont concourir sous les couleurs de la majorité présidentielle aux élections législatives. Quelques autres élus de droite n'auront pas de candidat macroniste face à eux.
L'hémorragie annoncée n'a pas eu lieu. Après le départ fracassant d'Éric Woerth en février pour faire la campagne d'Emmanuel Macron, certains ont parié sur une migration significative d'une partie des 101 députés Les Républicains vers la majorité présidentielle. Finalement, les sirènes d'Ensemble ! - la bannière commune de LaREM, du MoDem et d'Horizons - n'auront séduit que quatre autres députés depuis la réélection du chef de l'Etat : Robin Reda, Marine Brenier, Jean-Carles Grelier et Constance Le Grip.
La majorité présidentielle a décidé de m’accorder son soutien pour les élections législatives dans la 7eme circonscription de l’Essonne. Cette confiance m’honore. Je veux faire entendre la voix d’un élu de terrain, capable de participer au redressement du pays avec responsabilité
— Robin Reda (@robinreda) May 7, 2022
Avec l'ancien ministre du Budget de Nicolas Sarkozy, ils seront donc cinq à défendre le projet du président de la République en juin dans leur circonscription. Il faut dire que les conditions pour montrer patte blanche ont pu refroidir ceux qui envisageaient de franchir le pas : les transfuges ont dû signer une charte dans laquelle ils s'engagent à siéger dans le futur groupe majoritaire, à soutenir le programme du président et à quitter leur formation politique actuelle. "On ne peut pas avoir un pied dedans, un pied dehors", commente une élue La République en marche, alors qu'il y a cinq ans son parti acceptait la double appartenance des élus qui venaient, par exemple, du Parti socialiste.
Pressenti un temps pour rejoindre les rangs macronistes, le député Guillaume Larrivé n'a ainsi pas souscrit à ces conditions et aura un candidat Ensemble ! face à lui dans l'Yonne.
À cette courte liste, le camp présidentiel ajoute aussi le ralliement d'Emmanuelle Haziza dans la sixième circonscription du Rhône. La Villeurbannaise dispose de l’investiture Horizons, le parti d’Édouard Philippe. En 2017, elle avait été candidate sous la bannière LR. Dans la deuxième circonscription de Sarthe, Alexandra Monet est également investie. Elle s’était présentée aux élections départementales de 2021 en Loire-Atlantique sous l’étiquette divers droite, tout en étant déléguée nationale des Jeunes Républicains.
Le président de LR Christian Jacob réussit donc, au moins pour le moment, à limiter les départs, alors qu'il a fait adopter à sa formation politique une position plutôt consensuelle d'indépendance face à Emmanuel Macron comme face à Marine Le Pen. Toutefois, d'autres ralliements pourraient avoir encore lieu après les élections, en fonction des futurs rapports de force dans l'hémicycle et des ambitions, encore publiquement inavouées, de certains membres de LR.
Ainsi, la cinquième circonscription de l'Ain est particulièrement scrutée : elle est occupée par le sortant Damien Abad, actuel président du groupe Les Républicains à l'Assemblée nationale. En face de lui, aucun candidat macroniste ne sera investi a confirmé Stanislas Guérini sur France 2 le 13 mai. "C'est au fond pour saluer sa posture de responsabilité et sa clarté dans un moment où la vie politique en manque tant", a souligné le délégué général de La République en marche, alors que l'élu LR a chaudement salué la réélection d'Emmanuel Macron le 24 avril.
J’adresse mes sincères félicitations à @emmanuelmacron. Ce soir, la France a fait un choix clair. Dans l’intérêt de notre pays et pour les Français, je souhaite cinq années de réussite à notre Président de la République.
— Damien Abad (@damienabad) April 24, 2022
LaREM et ses alliés n'ont, pour l'heure, désigné aucun candidat dans la troisième circonscription de Seine-et-Marne face à Jean-Louis Thiériot, le LR sortant. Enfin, Éric Diard a, lui aussi, l'horizon dégagé côté majorité présidentielle. Candidat à sa succession dans la douzième circonscription des Bouches-du-Rhône, il assure à LCP que c'est d'abord le risque RN et non une allégeance supposée au président de la République qui lui vaut cette faveur. Marine Le Pen a réalisé 58% des voix lors du second tour de l'élection présidentielle dans sa circonscription, où le parti d'extrême droite a déjà dirigé deux villes par le passé, Marignane et Vitrolles.