Lescure, Rousseau, Chassaigne, Chatelain... Ils quittent X, le réseau social d'Elon Musk

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Photo papier X (ex-Twitter)
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Lundi 20 janvier 2025 à 12:05

L'ex-ministre actuel, vice-président de l'Assemblée nationale, Roland Lescure, a annoncé ce week-end son départ du réseau social X (ex-Twitter). Vendredi, dix-neuf députés du Nouveau Front populaire expliquaient avoir décidé de quitter la plateforme d'Elon Musk. D'autres ont fait le choix inverse. Le jour de l'investiture de Donald Trump, le sujet fait débat parmi les responsables politiques français.

Partir ou rester ? Samedi 18 janvier, Roland Lescure (Ensemble pour la République) a publié son dernier tweet, appelant ses collègues députés à faire de même, pour "sortir X de l'équation". Vice-président de l'Assemblée nationale, il s'inscrit dans le mouvement mondial de départ du réseau social détenu par Elon Musk depuis 2022, alors que Donald Trump est investi à la tête des Etats-Unis ce lundi 20 janvier. "Notre responsabilité est individuelle et collective", écrit le député des Français de l'étranger, qui, dans Le Parisien, ajoute : "Il faut que le réseau X devienne has been. Quand une soirée dégénère, il faut la quitter pour se rendre dans un lieu plus apaisé."

 "On se lève, on se casse !" C'est par ces mots que Sandrine Rousseau (Ecologiste et social) avait quant à elle appelé, il y a dix jours, ses collègues du Nouveau Front populaire à quitter X (ex-Twitter). La plateforme étant devenue, à ses yeux, "une véritable machine de désinformation, une arme de destruction massive de la réalité factuelle, et la caisse de résonance des courants d'extrême droite". Vendredi 17 janvier, ils étaient dix-neuf députés du NFP à annoncer leur départ collectif du réseau social, le lundi 20 janvier.

Outre l'élue parisienne, on retrouve, la présidente du groupe Ecologiste et social, Cyrielle Chatelain, et onze autres de ses membres : Pouria Amirshahi, Lisa Belluco, Benoît Biteau, Hendrik Davi, Jérémie Iordanoff (qui en était en fait déjà parti), Julie Laernoes, Julie Ozenne, Marie Pochon, Eva Sas, Nicolas Thierry et Dominique Voynet

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Egalement partants, le président du groupe Gauche démocrate et républicaine André Chassaigne et sa collègue communiste Karine Lebon, ainsi que les députés socialistes Chantal Jourdan, Océane GodardPierrick Courbon, et l'insoumis Loïc Prud'homme. 

Plus nous serons nombreux, plus [ce mouvement] aura d'impact. 

Dans un communiqué publié vendredi (lire ci-dessous), ces élus expliquent ne pas vouloir participer à la "manipulation du discours politique", à la "propagation de fausses informations", à la "mise en avant de discours haineux et discriminatoires" ou à la "diffusion d'idéologies d’extrême droite". "Plus nous serons nombreux, plus [ce mouvement] aura d'impact", ajoutent-ils, appelant d'autres députés à les rejoindre et affirmant leur "engagement" pour "une information fiable et des débats constructifs, loin des logiques de manipulation et de haine". 

Parmi les députés, le président de la commission des lois, Florent Boudié (EPR) a, lui aussi fait le choix de quitter X. Tout comme d'autres personnalités politiques, à l'instar du sénateur écologiste Yannick Jadot, de la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian, de l'ancienne ministre Cécile Duflot, ou encore des présidents de la région Bretagne Loïg Chesnais-Girard et de la région Grand Est Franck Leroy

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Certains ont déjà franchi ces dernières années, comme la maire de Paris Anne Hidalgo, celui de Nancy Mathieu Klein, ou encore le ministre des Outre-mer Manuel Valls et l'ancien ministre Benoît Hamon

"Je suis en train d'organiser un départ organisé de X avec des chercheurs du CNRS", a pour sa part déclaré l'eurodéputé Raphaël Glucksmann, lundi 20 janvier, sur Sud Radio.

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Eux font le choix d'y rester

Invité mercredi 15 janvier de l'émission Ça vous regarde sur LCP, le député Pouria Amirshahi (Ecologiste et social) a expliqué sa décision de quitter le réseau d'Elon Musk, "un propagandiste très puissant du nouveau fascisme moderne", qu'il faut "désarmer autant qu'on peut". "X ne soigne pas le débat, au contraire, il l'attise", complétait-il encore, évoquant un "acte politique". 

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Face à lui sur le plateau, Antoine Léaument (La France insoumise) a, quant à lui, indiqué avoir choisi une autre stratégie : y rester pour ne pas laisser les utilisateurs de Twitter "sans un contre-point, sans des personnes qui vont continuer à défendre une politique différente, une logique opposée". Affirmant "comprendre les raisons" de ceux qui quittent X et "d'une certaine manière les partager", il parle d'une "manière différente de mener le combat". 

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Sur la même ligne qu'Antoine Léaument, le député et coordinateur national de LFI Manuel Bompard a déclaré sur RTL, le 14 janvier, que le sujet de quitter ou non le réseau social nécessitait une "réponse collective et politique, pas individuelle"Même stratégie du côté de l'ex-députée européenne écologiste Karima Delli. "Parfois, il faut se lever et se casser, et là, il faut se lever et résister", a aussi déclaré ce lundi 20 janvier sur Franceinfo l'eurodéputée insoumise Manon Aubry. 

Le député Eric Bothorel (Ensemble pour la République), lui aussi, restera sur X, pour le moment, même s'il dit là aussi "comprendre ceux qui se barrent"

Si des gens de bonne foi continuent à croire que c’est là que ça se passe, ils n’ont plus de parole alternative. Olivier Faure

Interrogé le week-end dernier sur BFMTV à propos d'un éventuel départ de la plateforme, le premier secrétaire du Parti socialiste et député Olivier Faure confiait "se poser la question", mais émettait des réserves : "Ce qui me gêne, c’est que si on quitte le réseau social et qu’on l’abandonne uniquement à l’extrême droite et que des gens de bonne foi continuent à croire que c’est là que ça se passe, ils n’ont plus de parole alternative."

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Dans un communiqué publié ce lundi 20 janvier, la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, explique pourquoi elle ne quittera finalement pas X pour le moment, même si elle juge ce réseau social "pénible" et "dangereux". Car "il reste indispensable à la fonction politique qui est la mienne", justifie-t-elle. Et d'ajouter : "C'est Twitter qui doit nous quitter."

Faire respecter les règles européennes

Un départ de X "n'est pas du tout d'actualité", avait déclaré la semaine dernière Sophie Primas, la porte-parole du gouvernement : "Ce n’est pas à nous de quitter ces plateformes, mais plutôt à celles-ci de se conformer aux règles européennes en vigueur." Ce qu'a répété le ministre de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Nöel Barrot, lundi 20 janvier sur RMC : "Ces règles doivent être mises en œuvre par la commission européenne avec la plus grande fermeté."

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Sur la même ligne, le délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad, a publié un long post sur X, samedi 18 janvier, pour expliquer son choix de ne pas quitter le réseau social.

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