Lors de son discours de clôture des journées parlementaires du Rassemblement national, Marine Le Pen a fustigé la politique du gouvernement, sur la crise énergétique, et dénoncé les projets d'Emmanuel Macron sur la réforme des retraites et en matière d'immigration. Elle a qualifié les dernières législatives, qui ont permis à son parti d'obtenir 89 députés, de "révolution électorale".
Trois mois après les élections législatives, c'est dans une ambiance de victoire et en affichant ses ambitions que Marine Le Pen a prononcé son discours de clôture des journées parlementaires du Rassemblement national sur la scène de l'amphithéâtre du palais des congrès du Cap d'Agde (Hérault), dimanche 18 septembre. Sur le pupitre placé devant elle, le public mélangeant élus, sympathisants et militants, pouvait lire cette phrase : "L'alternance pour la France".
Pendant une demi-heure, Marine Le Pen a distribué les satisfecits, notamment aux militants de son parti auxquels elle a attribué la "révolution électorale" qu'ont été les dernières élections législatives. A l'inverse, s'appuyant sur ses fondamentaux pour dénoncer la politique menée en matière de sécurité, de justice et d'immigration. la présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale a multiplié les critiques à l'encontre de l'exécutif coupable, selon elle, de conduire la France au déclin.
"Nous avons vécu une révolution électorale de grande ampleur : une révolution pacifique, démocratique, qui pose le socle du grand basculement politique qui s'impose au fil des ans, et peut-être maintenant au fil des mois", affirme @MLP_officiel.#RN pic.twitter.com/oWCBxmE5aJ
— LCP (@LCP) September 18, 2022
Décidée à apparaître comme la première opposante à Emmanuel Macron, Marine Le Pen a fustigé les projets du Président au sujet de la réforme des retraites qualifié de "provocation antisociale", jugée à la fois "inutile" et "indigne". Tout comme elle a, par avance, annoncé que les députés de son groupe voteront contre le projet de loi de finances pour 2023, car "il est le marqueur d'une politique qui n'est pas seulement inefficace, mais également nuisible".
Très critique sur les choix de l'exécutif face à la crise énergétique et l'inflation en général, Marine Le Pen a, par ailleurs, particulièrement attaqué la politique migratoire du gouvernement et les récentes annonces du chef de l'Etat qui mèneront, selon elle, à une "immigration submersion" et la "relocalisation forcée" de migrants dans les villages et les territoires. Un discours auquel le public a répondu par le slogan hérité du Front nationale : "On est chez nous !"
S'appuyant notamment sur le résultat des récentes élections en Suède, Marine Le Pen a affiché sa confiance en l'avenir du Rassemblement national, qu'elle estime porté par un "mouvement inexorable" qui doit, estime-t-elle, conduire son parti au pouvoir. Pour les élections sénatoriales de 2023, premier test électoral à venir, la présidente sortante du RN a lancé "un appel aux élus de France, aux maires et aux grands électeurs".
.@MLP_officiel fait part de sa "confiance en l'avenir". "Rien ne peut résister à la vague qui s'est levée. L'avenir nous appartient pour peu que nous sachions transmettre la flamme que nous avons au cœur", conclut elle, sous les vivats du public.#RN pic.twitter.com/aE77ULGT0u
— LCP (@LCP) September 18, 2022
Marine Le Pen, qui a décidé de se mettre en retrait de la "gestion courante" du RN, a salué les deux "candidats très talentueux" qui sont en lice pour lui succéder : Jordan Bardella, président par intérim, et Louis Aliot, maire de Perpignan. Au cours des journées parlementaires, les cadres du Rassemblement national ont voulu minimiser la portée de cet affrontement et vanté l'ambiance apaisée de cette campagne interne. "Ils défendent la même ligne politique que Marine Le Pen", souligne l'un des responsables parti. Les militants se prononceront le 5 novembre, lors du congrès du RN.