Après avoir géré la pandémie de Covid-19, l'ancien ministre de la Santé a été nommé ministre délégué en charges des relations avec le Parlement et de la vie démocratique. Il promet d'"associer vraiment les Français à la construction des politiques publique".
C'est un ministère aussi méconnu des Français qu'essentiel à la bonne marche des institutions et au vote des réformes. Si d'aucuns pourraient voir un déclassement dans le passage d'Olivier Véran du ministère de la Santé – où se pilotent les centaines de milliards d'euros de prestations sociales – au ministère des Relations avec le Parlement, le principal intéressé semble entrer dans sa nouvelle fonction avec le sourire : "Je suis très heureux d'arriver dans ce beau ministère. (...) C'est un gros travail que je n'ignore pas. J'aime tellement le Parlement que j'y ai passé beaucoup de temps. 500 heures de débat au banc rien que sur les lois d'état d'urgence sanitaire", a-t-il déclaré vendredi en prenant la suite de Marc Fesneau, parti diriger l'Agriculture.
Venu du Parti socialiste, député de l'Isère pendant huit ans, Olivier Véran va pouvoir tourner personnellement la page de la crise Covid pendant laquelle il a parfois vivement féraillé avec les oppositions pour faire voter les mesures sanitaires d'exception, comme l'obligation vaccinale des soignants ou le passe sanitaire :
"C'est ça la réalité, si vous ne voulez pas l'entendre, sortez d'ici !", assène @olivierveran en décrivant de jeunes patients actuellement en réanimation.
— LCP (@LCP) November 3, 2020
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Il gérera désormais au plus près le stratégique ordre du jour du Parlement, sur lequel le gouvernement a largement la priorité. Il sera aussi l'interlocuteur privilégié des groupes politiques, qu'ils appartiennent à la majorité ou à l'opposition, et devra déminer les crises qui pourraient mettre le feu à l'hémicycle, ou à défaut montera en première ligne pour tenter de l'éteindre. Après avoir "usé à [sa] façon le velours rouge" des fauteuils des deux Chambres, le nouveau ministre délégué auprès de la Première ministre compte aussi "montrer aux Français que le Parlement n'est pas une structure lointaine, parisienne, avec des élus en train de se chiffonner".
Olivier Véran compte enfin donner corps à la promesse présidentielle de faire plus de politique avec les Français. Les mots de "vie démocratique" accolés à son portefeuille doivent ainsi, selon lui, permettre de faire émerger une "nouvelle méthode". "Je serai le ministre du 'avec vous'", promet-il en écho au slogan d'Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle.
Cette "volonté farouche d'associer vraiment les français à la construction des politiques publiques" pourrait demain concerner tous les sujets : l'école, la santé, la retraite et la réforme des institutions, a-t-il listé. Reste à voir ce qui sera fait d'un tel travail, alors que la Convention citoyenne pour le climat, présentée comme une expérience inédite et ambitieuse, avait finalement suscité une large insatisfaction de la part des 150 citoyens tirés au sort lors du vote de la loi climat et résilience en 2021.