La ministre des Outre-mer, Annick Girardin, était auditionnée mardi par la mission d'information de l'Assemblée nationale sur l''impact, la gestion et les conséquences de l’épidémie de Coronavirus-Covid 19. Questions sanitaires, état des lieux et stratégie en matière de masques et de tests, accompagnement des écoliers, situation liée à l'immigration illégale dans certains territoires, la ministre a détaillé les mesures prises pour lutter contre l'épidémie et ses conséquences dans les outre-mer.
2,8 millions de personnes, 4% de la population française et, à ce stade, "1 101 cas avérés de personnes contaminées par le Covid-19 dans les territoires d'outre-mer", dont "21 décès" dénombrés. C'est ce qu'a indiqué, mardi, Annick Girardin qui a évoqué un "décalage dans le temps" par rapport à la vague épidémique qui touche l'Hexagone.
Pour sa quatrième audition, la mission d'information de l'Assemblée, s'est concentrée sur les inquiétudes et les difficultés rencontrés par les territoires et les habitants d'outre-mer dans la période actuelle, ainsi que sur moyens mis en oeuvre pour faire face à l'épidémie
Avec 13% de la population qui vit dans "des conditions insalubres", la ministre des Outre-mer a tenu à saluer "le civisme" les citoyens ultra-marins qui ont suivi "dans leur immense majorité" les conditions du confinement.
Annick Girardin a promis que les personnes "à l'entrée et à la sortie" des territoires d'Outre-mer seraient testés au coronavirus, tout en rappelant la nécessité de l'arrivée "de matériels qui permettent les tests". Les personnes qui présenteront des symptômes seront également testées, selon "le rythme d'arrivé en métropole" des matériels nécessaires.
"Nous allons tester à l'entrée et à la sortie ceux qui arrivent sur les territoires d'Outre-mer, nous allons tester les personnes symptomatiques", dit @AnnickGirardin. La ministre détaille dans chaque territoire le nombre de tests effectués chaque semaine.#DirectAN #COVID19 pic.twitter.com/27VTbd6NY5
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Face au problème de l'immigration illégale, en Guyane et à Mayotte notamment, la ministre des Outre-mer a assuré "qu'une grande vigilance" était de mise sur l'arrivée éventuelle de migrants potentiellement porteurs du coronavirus.
"Sur la question des migrations, en Guyane comme à Mayotte, nous avons une grande vigilance en ce moment sur l'ensemble des frontières. (...) Les équipes mobilisées restent en action avec le renfort de l'armée", répond @AnnickGirardin à @YaelBRAUNPIVET.#COVID19 #DirectAN pic.twitter.com/OCfMYfedad
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La ministre a répondu sur la polémique de masques "moisis" distribués à Mayotte et à La Réunion, ceux-ci étaient issus non pas de lots envoyés par la métropole mais de réserves anciennes de ces territoires :
Réunion et Mayotte : "Ce ne sont pas des masques envoyés par la métropole qui se sont retrouvés moisis", assure @AnnickGirardin, qui juge la situation "anormale".
>> "L'important est que depuis nous ayons pu envoyer des masques supplémentaires"#COVID19 #DirectAN pic.twitter.com/m7Y8nXo9QX
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Pour faire face aux besoins, un million de masques arrivent à destination des Antilles et de la Guyane à bord du porte-hélicoptères Dixmude. Face aux interrogations des députés, alertant sur un possible décalage entre les Outre-mer et la métropole, la ministre a assuré que le département de La Réunion visait lui-aussi un doublement du nombre de lits en réanimation. Une île de La Réunion qui subit également une épidémie de dengue.
"Je ne veux pas qu'on laisse penser aux territoires d'Outre-mer qu'ils seraient moins bien lotis. Gardons comme une chance le fait que l'on a trois semaines devant nous pour encore emmener du matériel. Nous n'avons dépassé nulle part le seuil de 50% d'occupation de nos lits de réa. Nous avons cette semaine un développement de l'épidémie qui reste très léger, il faut que ça continue."Annick Girardin, ministre des Outre-mer
Le député MoDem Patrick Mignola a alerté sur la situation en outre-mer de l'école, et son corollaire, les inégalités socio-économiques :
"Le fait que les écoles soient fermées ne fait que creuser les inégalités entre les plus modestes et les autres, et les Outre-mer ne sont pas épargnés. (...) Comment les chaînes locales ont-elles pu participer à cette continuité éducative ?", demande @PatrickMignola.#DirectAN pic.twitter.com/q5vlv2WWgf
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La ministre des Outre-mer a concédé une mission "pas toujours facile" à assurer, avec des problématiques très diverses selon les territoires, de la Guyane, à Mayotte en passant par la Polynésie française. "Tout le monde n'a pas les mêmes moyens d'accéder à l'information en ligne. Il y a eu des accords entre le rectorat et la Poste pour envoyer par papier aux étudiants, aux élèves, l'ensemble des informations", explique Annick Girardin.
Ecoles : "Les mesures ont été mises en place comme au niveau national, ce n'est pas toujours facile. (...) Les chaînes @France4tv, @Francetele, 1ère se sont impliquées et sont aux côtés des élèves. La continuité pédagogique va durer", dit @AnnickGirardin.#DirectAN #COVID19 pic.twitter.com/LmMcpq8xua
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Enfin la ministre des Outre-mer a confié aux députés de la mission d'information sa "crainte" d'un risque de réveil de certaines tensions notamment à Mayotte et surtout en Guyane, deux territoires déjà concernés par d'importants troubles par le passé. "C'est un sujet que je veille de très près. Je n'hésiterai pas à mettre des mesures supplémentaires. La précarité existante avant l'épidémie est quelque chose qui était déjà d'une trop grande importance (...). Nous devons être à la hauteur", promet-elle.