Projet de loi immigration : Emmanuel Macron appelle à un "compromis intelligent"

Actualité
Image
Emmanuel Macron
par Ludovic FAU, le Vendredi 15 décembre 2023 à 18:44, mis à jour le Lundi 18 décembre 2023 à 18:35

A trois jours de la réunion de la commission mixte paritaire (CMP) qui va tenter de trouver un accord sur le projet de loi immigration, Emmanuel Macron a appelé à un "compromis intelligent" au service de "l'intérêt général", écartant le recours au 49.3 sur ce texte. 

Emmanuel Macron sort de son silence sur le projet de loi relatif à l'immigration. Ces derniers jous, si l'Elysée a fait passer des messages et orienté l'action du gouvernement vers l'organisation d'une commission mixte paritaire, le président de la République ne s'était pas exprimé officiellement depuis le vote d'une motion de rejet préalable à l'Assemblée nationale lundi. Ce vendredi 15 décembre, en marge d'un sommet européen à Bruxelles, le chef de l'Etat a fait part de sa volonté qu'une solution puisse être trouvée pour que le texte aboutisse. 

Sur le fond, Emmanuel Macron a appelé à un "compromis intelligent" sur le projet de loi immigration "au service de l'intérêt général", précisant qu'il tirerait "les conséquences" du résultat des négociations en cours avec l'opposition de droite au Parlement. 

Sur la forme, le Président a déclaré que "ce ne serait pas sérieux de traiter un texte sensible au 49.3 alors que les oppositions ont tout fait pour qu'il n'y ait pas de débat" - en référence à l'article de la Constitution permettant d'imposer un projet de loi sans vote, sauf dépôt d'une motion de censure - qui a été utilisé lors de la réforme des retraites, mais qu'Emmanuel Macron écarte donc pour le texte portant sur l'immigration.

Notre pays a besoin d'améliorer ses règles pour mieux lutter contre l'immigration illégale.
Emmanuel Macron

"Moi je suis pour le résultat et le pragmatisme", a-t-il indiqué, sans entrer dans le détail de ses préférences en vue de la négociation serrée en cours avec Les Républicains, sur fond de risque de divisions au sein de la coalition présidentielle. "Notre pays a besoin d'améliorer ses règles pour mieux lutter contre l'immigration illégale, les trafiquants, contre ceux qui profitent de la misère du monde et qui affaiblissent notre système en mettant trop de pression sur lui", a expliqué le chef de l'Etat.

Au passage, Emmanuel Macron a fustigé "l'immense responsabilité qu'ont prise deux forces historiques de gouvernement - je dis historiques parce qu'elles ont décidé de ne plus l'être" notamment "en faisant le choix de voter avec La France insoumise et le Rassemblement national" pour empêcher le débat à l'Assemblée, a-t-il lancé, en visant Les Républicains et le Parti socialiste.

"Ça a été un jeu d'obstruction et de refus de dialogue que les Français ne peuvent pas comprendre. Moi, je ne comprends pas non plus. Parce qu'on peut être d'accord ou pas d'accord, mais je trouve que c'est bizarre de ne pas dialoguer", a insisté Emmanuel Macron.

Interrogé sur la responsabilité de sa Première ministre, Elisabeth Borne, et de son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, il a relevé que ce dernier n'avait "jamais ménagé sa peine" et que la cheffe du gouvernement avait "su engager des discussions avec sa majorité, mais aussi avec les forces d'opposition qui étaient prêtes à revenir pour trouver un dialogue et un compromis".

(Avec AFP)