Retraites : l'Assemblée approuve un texte des députés communistes appelant à abroger la réforme de 2023

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Hémicycle de l'Assemblée nationale, le 5 juin 2025
Hémicycle de l'Assemblée nationale, le 5 juin 2025 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Jeudi 5 juin 2025 à 12:21, mis à jour le Jeudi 5 juin 2025 à 15:36

L'Assemblée nationale a adopté, ce jeudi 5 juin, une proposition de résolution affirmant "l’impérieuse nécessité d’aboutir à l’abrogation des mesures les plus régressives de la réforme des retraites". Sans valeur législative, l'objectif du texte porté le président du groupe "Gauche démocrate et républicaine", Stéphane Peu, est de peser politiquement face au gouvernement alors que le conclave sur les retraites touche à sa fin. 

"Un affront fait au peuple français". C'est ainsi que le président du groupe "Gauche démocrate et républicaine", Stéphane Peu, a qualifié la réforme de 2023 qui a porté l'âge légal de départ en retraite à 64 ans. Dans le cadre de la journée d'initiative parlementaire réservée à son groupe, ce jeudi 5 juin, il a ainsi proposé à ses collègues de se prononcer sur cette réforme, qu'il a apparentée à une "blessure démocratique", car adoptée en son temps par un recours à l'article 49.3 de la Constitution.

Un vote symbolique qui "oblige" le gouvernement ?

A quelques jours de la fin du "conclave" des partenaires sociaux qui planchent sur le sujet, les députés ont donc examiné la proposition de résolution formulant "l’impérieuse nécessité" d'abroger "le recul de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans et l’augmentation de la durée de cotisation portée à 43 annuités dès 2027."

"Un oui majoritaire obligera le gouvernement", a estimé Stéphane Peu à la tribune de l'Assemblée nationale, ne voyant que "deux solutions" lui étant offertes, à savoir l'abrogation de la réforme de 2023 ou l'organisation d'un référendum.

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"Cette résolution montrera que nous sommes toujours largement majoritaires dans cette Assemblée pour refuser ce recul de l'âge de la retraite", a également estimé la cheffe du groupe "La France insoumise", Mathilde Panot, quand Sandrine Runel (Socialistes) a réaffirmé la volonté de son groupe de revenir aux 62 ans

Le Rassemblement national en soutien du texte

Tout en critiquant une proposition de résolution "inopérante" et "un simulacre", Théo Bernhardt (Rassemblement national) a indiqué que son groupe voterait en faveur du texte. Et de rappeler que sa formation politique préconisait "un système progressif avec un départ à 62 ans, avec 42 annuités" pour ceux qui ont commencé à travaillé après vingt ans.

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Du côté de la coalition présidentielle, Stéphanie Rist (Ensemble pour la République) a fustigé "une proposition de résolution paresseuse, stérile", constituant "un bras d'honneur au travail des partenaires sociaux, réunis jusqu'à la fin du mois de juin". "Cette résolution intervient clairement à contre-temps", a abondé la ministre chargée du Travail et de l'Emploi Astrid Panosyan-Bouvet, exhortant les députés à laisser le conclave actuellement en cours travailler "sans interférence politique, sans pression".

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Peine perdue pour le gouvernement. Le texte a été adopté par 198 voix pour et 35 contre (détail du scrutin à consulter ici). La proposition de résolution a été approuvée par l'ensemble des groupes de gauche et celui du Rassemblement national, tandis que la plupart des députés du socle gouvernemental ont préféré ne pas prendre part au vote. 

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