Paris, 1940 : le cinéma français, alors en plein essor, est brusquement paralysé et se trouve sous le contrôle absolu des autorités allemandes. Bombardé de films de propagande nazie depuis l'Armistice signée par le Maréchal Pétain le 22 juin, le public français boude les salles de cinéma. Les occupants, et Goebbels en particulier, ne renoncent pas pour autant à contrôler une industrie aussi riche en promesses. Ils prennent des mesures destinées à remettre sur pied la production française. C'est ainsi qu'est fondée une nouvelle compagnie, La Continental, qui produira des films exclusivement français. Elle complétera, sur le plan économique, les deux sociétés allemandes UFA et Tobis. A sa tête, Goebbels a nommé Alfred Greven. Mais ce dernier a d'autres ambitions que son patron. Il désire concurrencer le cinéma américain en produisant avant tout de bons films, quitte à s'affranchir des directives de son supérieur. Durant les cinquante mois d'occupation, la Continental produira trente films, souvent d'excellente qualité et au budget parfois important. Qui était Alfred Greven, Nazi ou héros ? Inconscient ou provocateur ? Mécène altruiste ou maître-chanteur odieux ?