En mai 1848, quand l'abolition de l'esclavage est votée, une circulaire ordonne de procéder à un recensement de la population et d'attribuer un nom à chacun. Une décision historique qui fait des affranchis des citoyens à part entière.
Références bibliques, mythologiques ou géographiques... diverses sources sont mises à contribution. Mais cela ne suffira pas car il y a 87.000 esclaves à affranchir en Guadeloupe et 73.500 en Martinique. Les fonctionnaires trouvent bientôt des subterfuges : jeux de mots, anagrammes ou créole. Si certains se montrent respectueux, d'autres se lâchent avec férocité.
Après s'être longtemps désintéressés de la question, les Antillais cherchent aujourd'hui à connaître l'origine de leur patronyme et à s'approprier la mémoire retrouvée de leurs ancêtres.