A l'Elysée, Emmanuel Moulin remplace Alexis Kohler au poste de secrétaire général

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Alexis Kohler
Alexis Kohler.
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Lundi 14 avril 2025 à 13:14, mis à jour le Lundi 14 avril 2025 à 13:24

A compter de ce lundi 14 avril, c'est Emmanuel Moulin qui occupe les fonctions de secrétaire général de l'Elysée. Il succède à Alexis Kohler, en partance pour la Société générale. Ce dernier, bras droit d'Emmanuel Macron depuis 2017, a ces dernières semaines refusé de répondre aux convocations de deux commissions d'enquête, à l'Assemblée nationale et au Sénat.

C'est officiel, il y a désormais deux Emmanuel au Palais. Emmanuel Moulin a pris ses fonctions de secrétaire général de l'Elysée ce lundi 14 avril. A 56 ans, cet ancien directeur du Trésor (2020-2024), ex-directeur de cabinet de Bruno Le Maire à Bercy (2017-2020), puis de Gabriel Attal à Matignon (2024), remplace Alexis Kohler. Le départ du bras droit historique d'Emmanuel Macron il était en poste depuis 2017 avait été annoncé fin mars. Ce très proche du président de la République, âgé de 52 ans, rejoindra en juin la Société générale en tant que directeur général adjoint.

Dans un communiqué publié le 28 mars, l'établissement bancaire indiquait qu'Alexis Kohler serait membre du comité exécutif et notamment président de la banque d'investissement de la Société générale. A ce titre, "il coordonnera de façon globale les activités de fusions et acquisitions, de marché des capitaux actions et de financements d'acquisition ainsi que les équipes chargées des relations clients", pouvait-on lire. Il supervisera aussi le secrétariat général, la direction des ressources humaines et la direction de la communication du groupe.

Alexis Kohler a refusé d'être auditionné à l'Assemblée...

Côté Parlement, le désormais ex-secrétaire général de l'Elysée avait fait parler de lui ces dernières semaines pour avoir refusé de se rendre à des convocations émises par des commissions d'enquête en cours. En février, à deux reprises, Alexis Kohler n'avait pas donné suite aux demandes du député Eric Coquerel (La France insoumise), président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, qui souhaitait l'entendre dans le cadre de la commission d'enquête sur les raisons du dérapage des finances publiques de la France.

Début mars, Eric Coquerel avait annoncé saisir le procureur de la République pour demander des poursuites à l'encontre de l'encore secrétaire général de l'Elysée, après son nouveau refus. "J'ai donné une dernière chance à Monsieur Kohler pour se présenter devant notre commission puisqu'il en a l'obligation. Il vient de me répondre à l'instant que ce ne sera pas le cas. Donc je vais évidemment entamer dès ce jour une poursuite devant le procureur de la République", avait-il indiqué, lors d'une conférence de presse au Palais-Bourbon, avant de dénoncer un "mépris élyséen"

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Selon une ordonnance du 17 novembre 1958, toute personne dont une commission d'enquête a jugé l'audition utile est tenue de déférer à la convocation qui lui est délivrée. La personne qui ne comparaît pas ou refuse de déposer ou de prêter serment devant une commission d'enquête est passible de deux ans d'emprisonnement et de 7 500 euros d'amende.

... et au Sénat

Le 8 avril, c'est face à la commission d'enquête sénatoriale sur les eaux en bouteille qu'Alexis Kohler, cette fois officiellement en partance de l'Elysée, avait refusé de se rendre, mettant en avant, comme pour l'Assemblée nationale, la question de la "séparation des pouvoirs". L'audition avait alors été remplacée par une brève présentation de "74 pages de documents" transmis par l'Elysée, démontrant la "densité" des échanges entre Nestlé et la présidence, selon le rapporteur socialiste de la commission d'enquête Alexandre Ouizille, qui jugeait "incompréhensible" le refus d'Alexis Kohler.

Mais, face au peu de chance que la procédure émanant de l'ordonnance du 17 novembre 1958 aboutisse, la commission sénatoriale avait décidé de ne pas porter le dossier devant la justice mais de proposer dans son rapport, prévu mi-mai, "une modernisation de l'ordonnance pour que les pouvoirs du Parlement soient respectés".

Par le passé, Alexis Kohler s'est déjà présenté devant des commissions d'enquête : en 2019 sur l'affaire Benalla au Sénat et en 2020 sur les concessions d'autoroute, toujours à la chambre haute.