La France insoumise a déposé deux motions de censure, suite à l'engagement de la responsabilité gouvernement par le Premier ministre sur le budget de l’Etat et celui de la Sécurité sociale, ce lundi 3 février. Ces motions seront débattues à l'Assemblée nationale mercredi après-midi, sans réelle chance d'être adoptées au regard de la décision du Parti socialiste de ne pas voter la censure sur les textes budgétaires.
Deux motions de censure qui répondent à deux 49.3. La France insoumise a signifié, ce lundi 3 février, qu'aux mêmes causes répondaient les mêmes effets. Et qu'elle ne comptait pas laisser François Bayrou faire passer les textes budgétaires à l'Assemblée nationale sans tenter de lui barrer la route, quand bien même la possibilité de renverser le gouvernement serait quasiment nulle.
En effet, réuni à la mi-journée, le bureau national du Parti socialiste s'est prononcé pour ne pas censurer le gouvernement sur l'accord élaboré, la semaine dernière, en commission mixte paritaire sur le projet de loi de finances pour 2025. Ni sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Bien que le Rassemblement national réserve encore son choix de censurer ou non, sa décision ne changera pas la donne, les voix des députés socialistes étant arithmétiquement nécessaires pour que les oppositions parviennent à faire chuter le gouvernement.
Qu'à cela ne tienne, La France insoumise indique dans le texte de la motion déposée en réponse au 49.3 sur le budget de l'Etat, porter par sa volonté de renverser le gouvernement "une alternative" à "une culture macroniste de baisse sans fin des impôts pour les plus riches". Dénonçant un budget "austéritaire", le groupe présidé par Mathilde Panot estime que le gouvernement Bayrou choisit "de menacer (...) la totalité de l'action publique" par les 25 milliards de baisses des dépenses qu'il prévoit. Le président de la commission des finances, Eric Coquerel (La France insoumise) avait dénoncé un peu plus tôt à la tribune de l'Assemblée un projet de loi de finances "pire que celui de Michel Barnier", qui coûterait "encore plus cher en termes récessifs".
Dans le texte répondant à l'engagement de la responsabilité du gouvernement sur la première partie du budget de la Sécurité sociale, les députés de La France insoumise dénoncent également "une politique de coupes budgétaires au détriment du système de santé". La motion fait aussi valoir que "le nouveau Premier ministre, François Bayrou, a choisi de reprendre le texte qui a provoqué la chute de son prédécesseur", mais cependant modifié depuis sur plusieurs points, ce qui n'a pas empêché son rejet en nouvelle lecture en commission la semaine dernière.
Les deux motions seront examinées mercredi à l'Assemblée nationale. Bien que le PS ait déjà fait part de sa décision, Mathilde Panot a prévenu que si les socialistes ne votaient pas la censure, "ils se retrouveraient isolés du reste du Nouveau Front Populaire, mais surtout en rupture avec les promesses faites aux électrices et aux électeurs".