Cigarettes électroniques jetables : les "puffs" bientôt interdites en France

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Un jeune homme fume une "puff".
Un jeune homme fume une "puff" (Image d'illustration) - Myriam Tirler / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP
par Maxence Kagni, le Lundi 3 février 2025 à 09:47

Les députés s'apprêtent à voter l'interdiction des "puffs", ces cigarettes électroniques à usage unique colorés et acidulées, très prisées des jeunes. Le texte, issu d'un accord élaboré entre les deux Chambres du Parlement sera définitivement adopté après un vote des sénateurs prévu le 12 février. 

La France sera, selon toute vraisemblance, le deuxième pays de l'Union européenne à interdire les "puffs". Ces cigarettes électroniques jetables, peu chères, dotées d'un emballage coloré et d'un goût acidulé, sont très prisées du jeune public.

Ce mardi 4 février, l'Assemblée nationale s'apprête à adopter la proposition de loi visant à "interdire les dispositifs électroniques de vapotage à usage unique". Le texte, qui a fait l'objet d'un accord entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire (CMP), sera ensuite soumis à l'approbation du Sénat mercredi 12 février. Un vote qui vaudra adoption définitive par le Parlement

Nicotine et addiction

La proposition de loi interdit la vente ou la distribution gratuite "des dispositifs électroniques de vapotage pré‑remplis avec un liquide et ne pouvant être remplis à nouveau, qu’ils disposent ou non d’une batterie rechargeable". Cette interdiction est assortie d'une amende de 100.000 euros pour les contrevenants. 

"L'industrie du tabac est inventive, les puffs contiennent de la nicotine et l'addiction au tabac passe par la nicotine", explique le rapporteur du texte, Michel Lauzzana (Ensemble pour la République). Le député du Lot-et-Garonne redoute les effets de ces cigarettes sur les plus jeunes : "Pousser des collégiens vers l'addiction pose problème." Michel Lauzzana ajoute que les puffs, qui contiennent des batteries au lithium et du plastique, sont rapidement jetées, ce qui n'est "pas très judicieux d'un point de vue environnemental".

Selon une étude menée dans toute l'Union européenne en 2023, et mentionnée par l'AFP, la majorité des usagers de cigarettes électroniques optent pour un modèle rechargeable, mais les cigarettes jetables obtiennent le plus de succès chez les 15-24 ans.

Le texte, issu d'un travail transpartisan, avait été déposé en novembre 2022 par l'ancienne députée écologiste Francesca Pasquini. Il avait été adopté à l'unanimité par les deux Chambres, le 4 décembre 2023 par l'Assemblée nationale et le 7 février 2024 par le Sénat.

Son adoption définitive a été retardée par la dissolution de l'Assemblée nationale, en juin 2024, et la censure du gouvernement Barnier, en décembre 2024. Les parlementaires français attendaient également un retour de la Commission européenne, qui a finalement donné son feu vert à la France, en septembre 2024, pour interdire les puffs. L'interdiction de ces cigarettes électroniques jetable est déjà en vigueur en Belgique depuis le 1er janvier 2025.

Les "pouches" aussi interdits

Cette interdiction des "puffs" devrait être prochainement assortie de celle des "pouches", des sachets de nicotine, eux aussi très prisés des jeunes. Ces sachets qui se glissent entre la lèvre et la gencive contiennent jusqu'à 6,5 fois fois plus d'arsenic qu'une cigarette classique, selon une étude de 60 millions de consommateurs. La ministre de la Santé démissionnaire Geneviève Darrieussecq avait annoncé vouloir les interdire au mois d'octobre dernier. 

Interrogé à ce propos ce lundi 27 janvier, le nouveau ministre en charge de la Santé, Yannick Neuder, a lui aussi expliqué vouloir les interdire par décret "dans les meilleurs délais".