Le gouvernement poursuit ses consultations en vue de la construction du budget de l'Etat pour 2025. Ce mercredi 8 janvier, les représentants de l'Union des droites pour la République, du Parti communiste et des Ecologistes ont, tour à tour, été reçus à Bercy. Selon la secrétaire nationale de ce dernier parti, Marine Tondelier, une nouvelle réunion doit avoir lieu dans la soirée à Bercy avec les représentants socialistes, écologistes et communistes.
Le tour d'horizon se poursuit à Bercy. Depuis le début de la semaine, le ministre de l'Economie et des Finances, Eric Lombard, la ministre chargée des Comptes publics, Amélie de Montchalin, et le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola, reçoivent les responsables des forces politiques représentées au Parlement, dans l'optique de construire un compromis qui permette au gouvernement d'éviter la censure et de doter la France d'un budget pour l'année 2025.
Après le MoDem, le Parti socialiste et Horizons, c'était au tour de l'Union des droites pour la République, du Parti communiste et des Ecologistes d'être reçus au ministère, ce mercredi 8 janvier. Et la gauche aurait obtenu une prolongation : dans la soirée, socialistes, communistes et écologistes seront de nouveau reçus, de manière conjointe, selon la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier. "On a accepté de rester pour une autre réunion de travail ce soir, qui était prévue avec le parti socialiste, auquel le parti communiste et les écologistes vont se joindre, parce qu'on estime aussi que l'union fait la force", a-t-elle annoncé à l'issue d'une entrevue avec les ministres ayant duré une heure et demie. En début de soirée, le ministère n'avait pas officiellement confirmé la tenue de cette nouvelle réunion, mais ses représentants présents dans le hall de Bercy au moment des propos de Marine Tondelier ne les ont pas démentis.
Plus tôt dans l'après-midi, les représentants communistes ont eux cru déceler dans la main tendue par Eric Lombard une "porte qui s'entrebâille". "Nous voulons mettre notre pied dedans", a déclaré le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, à la sortie de Bercy.
"C'est une première discussion qui en appelle d'autres. On reste un peu sur notre faim, dans la mesure où les marges de manoeuvre qui pourraient exister ne sont pas encore claires", a-t-il indiqué, appelant à la construction d'un "budget de changement", avec des "mesures pour le pouvoir d'achat, pour les salaires, pour les services publics, pour notre industrie". En parallèle du budget, a été évoquée selon lui une réflexion autour d'une éventuelle suspension de la mesure d'âge de la réforme des retraites, sans que celle-ci ne soit pour le moment confirmée, a-t-il souligné.
Premier à sortir de Bercy dans la matinée, le président du groupe "Union des droites pour la République" de l'Assemblée, Eric Ciotti, a appelé à la fin de la "folie fiscale", "nuisible à l'économie". "J'ai dit très clairement que je ne voterais pas un budget qui alourdirait les prélèvements obligatoires", a-t-il déclaré. L'ex-patron des Républicains a dit avoir sollicité "un geste pour favoriser les donations", afin de mobiliser l'épargne en faveur de l'économie. Il a également demandé "des économies sur l'immigration", reconnaissant néanmoins que sur ce sujet, "pour l'instant la porte est totalement fermée". Enfin, Eric Ciotti a appelé à la suppression de "très coûteuses" autorités administratives indépendantes.
Les consultations doivent encore se poursuivre jusqu'à la fin de la semaine. Les Républicains sont attendus ce jeudi. De son côté, La France insoumise a choisi de décliner l'invitation, mais Eric Coquerel (LFI) se rendra néanmoins à Bercy en tant que président de la commission des finances, ce jeudi également. Et vendredi, c'est le Rassemblement national qui sera reçu. La déclaration de politique générale du Premier ministre, François Bayrou, prévue à l'Assemblée nationale mardi 14 janvier, permettra de tirer les premiers enseignements de ce cycle de consultations.
(Avec AFP)