Budget 2026 : les députés réintroduisent l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu pour les plus modestes

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Charles de Courson le 20 octobre 2025
Charles de Courson (Liot) en commission des finances, le 20 octobre 2025 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Lundi 20 octobre 2025 à 12:57, mis à jour le Lundi 20 octobre 2025 à 13:36

À contre-courant de "l'année blanche" voulue par le gouvernement, les députés de la commission des finances ont réintroduit, ce lundi 20 octobre, l'indexation du barème de l'impôt sur le revenu pour la première tranche. Selon l'auteur de l'amendement adopté, Charles de Courson (LIOT), cette mesure évitera que "150 000 à 200 000 personnes" ne deviennent imposables en 2026.

Alors que l'examen du projet de loi de finances pour 2026 vient de démarrer en commission, les députés ont réintroduit, ce lundi, l'indexation sur l'inflation du barème de l'impôt sur le revenu pour les foyers les plus modestes. Cette mesure - qui est habituellement d'usage, chaque année ou presque, pour l'ensemble des tranches - ne figure pas dans le budget préparé par le gouvernement dans une logique d'"année blanche" visant à assainir les comptes publics.

Une année blanche, mais pour qui ?

"L'année blanche fait partie des solutions dans la situation grave que nous connaissons", a ainsi fait valoir le rapporteur général du budget Philippe Juvin (Droite républicaine), alors même que son collègue de groupe Nicolas Ray a prôné l'indexation sur l'inflation pour toutes les tranches soumises au barème de l'impôt, dénonçant en l'absence de cette mesure "une hausse déguisée d'impôts sur les Français qui travaillent".

Tout le monde est capable de faire une année blanche, c'est le niveau zéro, on ne sait pas quoi faire donc on gèle tout, on bloque tout, c'est nul, c'est indigent par rapport à la situation. Jean-Philippe Tanguy (Rassemblement national)

Alors que Jean-Philippe Tanguy (Rassemblement national) a jugé "indispensable" d'indexer sur l'inflation le barème de l'impôt sur le revenu, Claire Lejeune (La France insoumise) a dénoncé dans la non-indexation une mesure touchant au premier chef "les plus précaires". "Si on désindexe le barème de l'impôt sur le revenu, ce sera 100 euros par ménage en moyenne à payer, 300 000 personnes de plus qui vont entrer dans le barème de l'impôt", a aussi fait valoir la députée.

C'est finalement un amendement de Charles de Courson (LIOT), dont Philippe Juvin a reconnu qu'il s'agissait de "la mesure la moins coûteuse pour les finances publiques", car ne concernant pas l'ensemble des tranches, qui a été adopté par les députés. Ce dernier propose de "revaloriser le revenu plafond de la première tranche du barème de l’impôt sur les revenus à hauteur de l’inflation (soit 1%)". Selon son auteur, ce sont, grâce à cette mesure, "150 000 à 200 000 personnes" qui ne deviendraient pas imposables l'année prochaine.