Chemsex : une proposition de résolution pour sensibiliser aux risques de cette pratique dangereuse

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Brigitte Liso (Renaissance) le 14 février 2024
Brigitte Liso (Renaissance), défend un amendement de rétablissement de l'article 4 du projet de loi visant à renforcer la lutte contre les dérives sectaires, le 14 février 2024 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Lundi 31 mars 2025 à 08:35, mis à jour le Lundi 31 mars 2025 à 17:16

Les députés examinent, ce lundi 31 mars, une proposition de résolution "pour une stratégie nationale de prévention sur le chemsex". Brigitte Liso (Ensemble pour la République), qui porte le texte, souhaite inciter les pouvoirs publics à bâtir un arsenal de sensibilisation et de réduction des risques, au regard d'un phénomène qui deviendrait de plus en plus courant.

Popularisé aux yeux du grand public suite à "l'affaire Palmade", le "chemsex" se développerait de manière croissante avec au minimum 100 000 à 200 000 personnes concernées en France, selon un rapport remis au ministère de la Santé en 2022. Une proposition de résolution transpartisane, portée par Brigitte Liso (Ensemble pour la République), vise donc à instaurer "une stratégie nationale de prévention sur le chemsex".

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Ce phénomène, qui s'apparente à la prise de drogues de synthèse à des fins de performances sexuelles augmentées, expose à des risques multiformes et de gravité diverse, pouvant aller jusqu'au décès par overdose.

Un potentiel "problème de santé publique majeur"

"Sans intervention résolue de l’Etat, la situation risque de devenir incontrôlable et de poser un problème de santé publique majeur", peut-on lire dans l'exposé des motifs du texte, qui souligne que "la pratique du 'chemsex' s’installe au sein de publics de plus en plus jeunes, venus de tous milieux et de tous les territoires".

La proposition de résolution vise en conséquence à inciter les pouvoirs publics à actionner plusieurs leviers pour endiguer le phénomène :

  • Etablir un état des lieux épidémiologique, afin d'"y répondre de manière adaptée et ciblée" ;
  • Sensibiliser, informer et proposer une offre de formation à destination de l’ensemble des personnels, de santé notamment, appelés à être en contact avec les 'chemsexers' ;
  • Intégrer dans la sensibilisation, au-delà des risques liés à la consommation de drogue, la problématique liée aux infections sexuellement transmissibles (IST) ;
  • Accompagner les associations et les structures de terrain dans une logique d’"aller‑vers" ;
  • Collaborer avec les plateformes, sites et applications de rencontre dans l'édification de cette stratégie globale de sensibilisation.

Le texte est à l'ordre du jour de l'hémicycle ce lundi 31 mars. Au-delà de son objet, qui devrait s'avérer à même d'emporter un large consensus, son caractère transpartisan devrait garantir son adoption par l'Assemblée nationale.