Lors d'une courte déclaration à Matignon ce mercredi 8 octobre, le Premier ministre démissionnaire a estimé que les consultations politiques qu'il mène à la demande d'Emmanuel Macron montrent qu'il existe une "volonté" partagée de construire un budget "avant le 31 décembre", ce qui "éloigne les perspectives de dissolution". Sébastien Lecornu poursuit ses "ultimes négociations", ce mercredi, en recevant des responsables de gauche.
Quelle issue à la crise politique ? Alors que sa démission, lundi 6 octobre, a encore un peu plus plongé la France dans l'incertitude, Sébastien Lecornu, qui a été chargé par Emmanuel Macron de mener "d'ultimes négociations" jusqu'à ce mercredi soir, s'est entretenu hier avec des représentants de Renaissance, des Républicains et de Place publique. Avant de recevoir aujourd'hui des dirigeants du Parti socialiste, du Parti communiste et des Ecologistes, le Premier ministre démissionnaire a fait le point lors d'une courte déclaration. Et il a dit constater une "volonté d'avoir pour la France un budget avant le 31 décembre", ce qui "crée une convergence qui éloigne les perspectives de dissolution".
"Cela ne suffit pas. Il faut évidemment que ce budget comporte un certain nombre de paramètres qui permettent à la France d'avancer", a-t-il toutefois tempéré depuis le perron de Matignon. Et d'ajouter : "Il y a une énorme vigilance des formations politiques à dire : 'Attention, la situation politique dans laquelle nous nous trouvons peut emporter des conséquences économiques, sociales, et également en matière d'emploi'".
Sébastien Lecornu a également affirmé que "la cible de déficit public doit être tenue en dessous de 5% du déficit" dans le prochain budget, soit "entre 4,7 et 5 % de manière définitive". Il n'a, en revanche, pas évoqué dans son allocution la question d'une éventuelle suspension de la réforme des retraites, envisagée la veille par Elisabeth Borne, qui avait fait passer cette réforme par 49.3 lorsqu'elle était en fonction à Matignon. Sébastien Lecornu a cependant indiqué qu'il s'exprimerait à nouveau en fin de journée.
Par ailleurs, il a annoncé que les membres du gouvernement démissionnaire, nommés dimanche et restés en poste seulement quelques heures, ne bénéficieront pas des trois mois d'indemnités auxquelles certains auraient pu prétendre selon les règles en vigueur en la matière. "Les membres du gouvernement, lorsqu'ils quittent leurs fonctions, ont le droit à trois mois d'indemnités lorsqu'ils n'ont pas de revenus par ailleurs, et il est évident que les ministres qui auront été ministres seulement quelques heures, n'auront pas le droit à ces indemnités", a-t-il souligné. Sur les six ministres nommés, seul Bruno Le Maire aurait pu prétendre à ces indemnités, les autres redevenant députés. L'éphémère ministre des Armées avait déjà fait savoir qu'il renonçait à ces indemnités.