Budget 2026 : orientations budgétaires, mesures d'économies... Les annonces de François Bayrou

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François Bayrou, le 15 juillet 2025.
François Bayrou, le 15 juillet 2025.
par LCP.fr, le Mardi 15 juillet 2025 à 16:24, mis à jour le Mardi 15 juillet 2025 à 17:50

Le Premier ministre, François Bayrou, a dévoilé les grandes orientations du budget 2026, lors d'une conférence de presse qui a eu lieu ce mardi 15 juillet. Un casse-tête financier et un exercice à haut risque alors que le gouvernement, qui ne dispose pas d'une majorité à l'Assemblée nationale, vise 43,8 milliards d'euros d'économies pour réduire le déficit public l'année prochaine. Les principales annonces sont à retrouver sur cette page. 

16h02 - François Bayrou débute son allocution


16h04 - "On s'est habitué à ce déficit", déplore le Premier ministre

Au début de son discours, François Bayrou revient sur la situation des finances publiques de la France, déplorant le fait que, depuis 50 ans, le pays vive en déficit. "On s'est habitué à ce déficit", regrette-t-il, évoquant "une malédiction qui n'a pas d'issue". "Le déficit en soi, ça n'existe pas, le déficit s'est purement et simplement de la dette", martèle-t-il.


16h08 - "C'est notre moment de vérité"

"En 2029, si nous ne changeons rien, la part des dépenses publiques [pour rembourser la dette] serait de 100 milliards d'euros", souligne François Bayrou, ce qui serait "le premier poste budgétaire de l'Etat".

Pour illustrer la situation, le Premier ministre indique que "chaque seconde qui passe, la dette de la France augmente de 5 000 euros." "Voilà où nous en sommes", déplore le chef du gouvernement. Et de déclarer : "Nous avons désormais le devoir de prendre nos responsabilité, c'est la dernière station avant la falaise", car "l'effacement par la dette [est] un danger mortel pour le pays"


16h12 - Pour François Bayrou, "l'urgence est là"

"L'urgence est là (...). Il n’y a pas de majorité à l'Assemblée nationale, ni absolue, ni relative pour affronter les choses avec détermination et constance. Et c'est la première fois depuis plus de 60 ans que nous sommes dans une telle situation politique", estime le Premier ministre, qui assure que "nous ne pouvons plus ni éluder, ni retarder cette menace". "Je crois qu’il est tard, mais qu'il est encore temps. Alors il faut agir. Agir vite et agir fort, mais agir avec justesse et justice", poursuit François Bayrou.

"Nous sommes devenus accros à la dépense publique (...). La France est devenue le pays du monde qui dépense le plus d'argent public. 57% de notre production nationale chaque année, 57% dépensés contre 50% seulement de recettes."


16h15 - La France, "pays le plus pessimiste au monde"

Le Premier ministre a par ailleurs fustigé la dynamique française consistant, selon lui, à se tourner toujours plus vers l'Etat, arguant que "si l'abondance des impôts faisait la richesse et le bien-être d'une nation, nous serions le pays le plus prospère et le plus heureux de la planète. Et pourtant, les Français sont de plus en plus mécontents de leurs services publics, notre économie souffre, nous sommes le pays le plus pessimiste au monde”. François Bayrou a aussi évoqué le “paradoxe français” selon lequel “le pays le plus pessimiste au monde est le pays où l’on dépense le plus d’argent public”.


16h20 - Programmation militaire : "Nous allons devoir accentuer l'effort"

"Partout, la guerre est revenue et elle se mondialise", explique François Bayrou. Le Premier ministre juge nécessaire d'aller plus loin que la loi de programmation militaire 2024-2030 : "Nous ne pourrons pas laisser notre continent désarmé ou soumis aux seuls choix américains", déclare-t-il. Le budget proposé par le gouvernement comportera une hausse des investissements militaires à hauteur de 3,5 milliards d'euros supplémentaires en 2026. Cette somme sera portée à 3 milliards d'euros en 2027. Ce qu'avait déjà annoncé Emmanuel Macron dimanche soir.

Lire aussi - Emmanuel Macron aux parlementaires : "Les censures de fin d'année décalent le budget des armées"


16h23 - Un plan "Stop à la dette" jusqu'à 2029

Le Premier ministre présente son "plan pluriannuel de retour à l'équilibre de la dette sur quatre ans", allant de 2026 à 2029. Le but est "d'arrêter l'augmentation de la dette en quatre ans". Le plan "Stop à la dette" prévoit un déficit de 5,4% en 2025, de 4,6% en 2026, de 4,1% en 2027, à 3,4% en 2028 et de 2,8% en 2029.


16h26 - "Tout le monde devra participer à l'effort"

Le plan "Stop à la dette" devra passer par "la stabilisation et la baisse de la dépense publique". "Tout le monde devra participer à l'effort", a aussi affirmé François Bayrou, qui souhaite néanmoins "autant que possible" épargner le travail et la compétitivité des entreprises. Le Premier ministre précise que son plan "n'impose pas une baisse des salaires dans la fonction publique, ni une baisse des pensions de retraites". Selon lui, "Stop à la dette" n'entraînera pas de récession.


16h29 - "Près de 44 milliards" au lieu des 40 milliards annoncés

“La première étape dans notre plan pluriannuel de retour à l’équilibre de la dette concerne l’année 2026. Nous devons réduire pour l’année prochaine notre déficit annuel à 4,6% (...) Cela signifie un effort au moins à hauteur de 40 milliards d’euros”, a confirmé le Premier ministre, en cohérence avec l’objectif annoncé à plusieurs reprises au cours des dernières semaines. Cela étant dit, en prenant en compte la situation internationale et l’effort de défense jugé vital par François Bayrou, ce dernier a annoncé que cet objectif atteindrait “43,8 milliards soit près de 44 milliards”.

Le locataire de Matignon a indiqué que l’Etat allait “montrer l’exemple” en réduisant son train de vie, et en s’engageant “à ne pas dépenser à l’euro près plus en 2026 qu’en 2025, à l’exception de l’augmentation de la charge de la dette et des dépenses supplémentaires pour le budget des Armées”.


16h30 - 3000 postes publics en moins 

Pour ce faire, François Bayrou a indiqué que l’Etat allait “reprendre la maîtrise de sa masse salariale en réduisant de 3000 postes le nombre d’emplois publics dès 2026”, et en instaurant la règle du “non-remplacement d’un fonctionnaire sur trois partant à la retraite”.

“Nous allons supprimer des agences improductives qui dispersent l’action de l’Etat”, a également indiqué François Bayrou, avant de mentionner la participation des collectivités locales à cet effort général. “La règle sera que leurs dépenses ne dépassent pas dans les années qui viennent la progression des ressources de la nation”, a-t-il aussi expliqué.


16h35 - 5 milliards d’euros sur les dépenses sociales

“La maîtrise de la dépense publique passe aussi par la maîtrise de la dépense sociale”, a enfin fait valoir François Bayrou, évoquant “un effort de l’ordre de 5 milliards d’euros”. “Nous devons responsabiliser les patients”, a ainsi estimé le Premier ministre, qui a notamment évoqué les pistes d’une consommation moindre d’antibiotiques et d’une meilleure prévention en matière de santé.

Il a également préconisé une sortie du dispositif d’affection de longue durée (ALD), “lorsque l’état de santé ne le justifie plus”. “Une plus grande efficacité sera demandée à l’hôpital”, a aussi indiqué le Premier ministre, évoquant notamment des achats plus vertueux et le développement de la médecine ambulatoire.


16h40 - Arrêts maladie : “mettre fin à une dérive”

“En ce qui concerne les arrêts maladie, nous devons mettre fin à une dérive”, a aussi fait valoir le Premier ministre, évoquant “50% d’arrêts de travail injustifiés” au moment des contrôles. Il a notamment proposé que l’avis du médecin du travail ne soit plus requis à l’issue d’un arrêt de 30 jours si le salarié est en mesure de reprendre son activité.


16h43 - François Bayrou annonce une "année blanche"

C'était l'une des pistes qui semblait privilégiée par le gouvernement, François Bayrou l'a officialisée. 2026 sera une "année blanche", dans "laquelle on n'augmente plus ni les prestations, ni les barèmes", déclare le Premier ministre. "En 2026, on aura exactement le même montant des retraites pour chaque pensionnés qu'en 2025", précise-t-il, parlant d'un "effort collectif" et "temporaire demandé à tous". L'ensemble des prestations sociales, "sans exception" sont concernées.

Les barèmes de l'impôt sur le revenu et de la contribution sociale généralisée (CSG) sont aussi "maintenus à leur niveau de cette année". Cette "année blanche" rapportera 7 milliards d'euros, indique François Bayrou.


16h45 - "Nous accentuerons la lutte contre la fraude"

François Bayrou souhaite améliorer "la détection des fraudes" mais aussi leur recouvrement. "Nous nous attaquerons à tous les types de fraudes", a affirmé le Premier ministre, qui a évoqué la fraude fiscale, la fraude aux aides publiques et la fraude aux dépenses de santé. Un projet de loi sera déposé à l’automne "contre la fraude sociale et fiscale" : trois parlementaires seront chargés d'une mission de suivi de ce plan. François Bayrou annonce aussi sa volonté de faire la "chasse aux niches fiscales".


​16h48 - Modification de l'abattement de 10% sur les retraites 

François Bayrou annonce une modification de l'abattement fiscal pour le calcul pour le calcul de l'impôt sur le revenu des retraités. Cet abattement ne sera plus exprimé en pourcentage mais en "forfait annuel", ce qui aura pour but selon le Premier ministre "d'avantager les petites retraites, de garantir un pouvoir d'achat inchangé aux retraites moyennes et de remettre dans le droit commun les retraites les plus importantes".


 16h50 - Une "contribution de solidarité" pour les plus riches

François Bayrou souhaite faire contribuer "les plus fortunés" : "Une contribution de solidarité sera créée", annonce le Premier ministre. Celle-ci sera "définie avec les contributions compétentes des deux assemblées". Des "mesures complémentaires" seront prises contre "l'optimisation abusive des patrimoines non productifs"


16h52 - Deux jours fériés supprimés ?

"Il faut travailler plus, que toute la Nation travaille plus", lance François Bayrou, qui "propose que deux jours fériés soient supprimés". il prend "pour exemple - mais [il est] prêt à accepter d'autres idées - le lundi de Pâques qui n'a aucune signification religieuse et le 8 mai, dans un mois de mai devenu un véritable gruyère". Selon le Premier ministre, "cette modification rapportera plusieurs milliards au budget de l'Etat".


16h54 - “Nous ne sommes pas assez nombreux à travailler”

“Nous devons augmenter la part de nos concitoyens qui travaillent”, a estimé le Premier ministre, qui a appelé à ce que l’accent soit mis sur les jeunes et les séniors. Il a indiqué qu’un “nouveau chantier sur l’assurance-chômage” serait soumis aux partenaires sociaux, ainsi que “sur le droit du travail”. 


16h55 - Une “allocation sociale unifiée”

Pour qu’il n’y ait plus aucun frein au fait de travailler ou de travailler plus”, le Premier ministre proposera au Parlement, “avant la fin de l’année”, un projet de loi créant une “allocation sociale unifiée”. En parallèle, les mesures issues du conclave sur les retraites relatives à la maternité des femmes et à la pénibilité du travail figureront dans les textes budgétaires à l’automne.


16h56 - "Refonder le financement de notre système social"

Le Premier ministre souhaite "refonder le modèle de financement de notre système social", un "très grand chantier" qui devra permettre de "moins faire peser sur le travail" ce financement.


16h58 - François Bayrou propose "moins de subvention contre plus de libertés"

François Bayrou souhaite "créer un environnement propice à la production" en simplifiant les "procédures bureaucratiques qui asphyxient". Le Premier ministre propose donc une "réflexion" qui serait "organisée autour d'un principe d'échange d'avantages". Cet échange serait résumé par cette formule : "Moins de subventions contre plus de libertés, de simplification et de confiance.

François Bayrou propose "à tous les acteurs" de "mettre au point avec le gouvernement dès cet été la liste des simplifications et des allègements de libertés nécessaires, utiles ou souhaitables". Les mesures seraient prises "dès cet automne par ordonnances" et permettraient de réaliser "plusieurs milliards d'économies pour l'Etat".


17h07 - Une taxe va être créée "sur les petits colis"

Pour "protéger nos commerces et nos producteurs de la marée de concurrence déloyale qui les assaille", François Bayrou annonce qu'une "taxe va être proposée sur les petits colis". 


17h11 - "Toutes les idées seront examinées"

François Bayrou se dit ouvert à toutes les idées améliorant son plan - qui est "perfectible" - "qu'elles proviennent des partis politiques, des groupes parlementaires, du Conseil économique social et environnemental, des partenaires sociaux, des collectivités territoriales ou des citoyens". Néanmoins, ces idées ne devront pas "signifier reculer, amoindrir ou atermoyer".


17h12 - "Ce plan n'est qu'un préambule"

Le Premier ministre affirme que les annonces faites ce mardi ne sont qu'un "préambule" : "C'est un ensemble de réformes de fond dont notre pays a besoin", a mis en garde François Bayrou, qui veut utiliser l'année 2026 pour entamer "un travail de refondation".


17h17 - Fin du discours de François Bayrou, la parole est aux ministres