Élisabeth Borne sur LCP : "Pour 2027, je souhaite que soit portée la voix du bloc central"

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par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Lundi 7 avril 2025 à 22:35

Invitée de l'émission "Lundi c'est politique", ce lundi 7 avril sur LCP, la ministre de l'Education nationale est revenue sur les dossiers concernant son portefeuille ministériel : la réforme de la formation des enseignants, ou encore le travail en cours pour éviter d'autres Bétharram après les révélations sur cet établissement scolaire de l'enseignement catholique. L'occasion aussi pour Elisabeth Borne d'évoquer l'échéance présidentielle de 2027.

"On travaille pour que de tels faits ne se reproduisent pas", a déclaré la ministre de l'Education nationale, Elisabeth Borne, interrogée lundi soir sur le plateau de LCP à propos de la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur "les modalités du contrôle par l'Etat et de la prévention des violences dans les établissements scolaires", qui poursuit ses auditions après l'onde de choc provoquée par les révélations sur Notre-Dame de Bétharram. Si "la prise de conscience a été tardive", la ministre estime que "chacun a aujourd'hui conscience de la gravité de la situation" et qu'il ne doit y avoir aucun obstacle pour que les députés de la commission puissent exercer leur droit de contrôle dans les écoles.

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Quant à savoir si l'établissement Notre-Dame de Bétharram pourrait être fermé, Elisabeth Borne répond "attendre les résultats du contrôle" mené récemment sur place par des inspecteurs. "En fonction, on prendra toutes les mesures qui s'imposent", affirme-t-elle.

Egalement sollicitée sur la situation du lycée Averroès d'enseignement privé musulman de Lille, le gouvernement se réserve le droit de "faire appel" en fonction de la décision de justice attendue pour la fin avril. "On ne partage pas l'avis du rapporteur public", a précisé la ministre de l'Education nationale.

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Elle veut "redonner envie d'enseigner"

Forcément, Elisabeth Borne est revenue sur la réforme à venir de la formation des enseignants, dont l'objectif est de "redonner envie d'enseigner". Pour les professeurs des écoles, "on va créer dès la rentrée 2026, une licence pluridisciplinaire (...) avec un recrutement à la fin de la licence et ensuite deux années de master professionnalisant". La question des salaires a également été abordée : "On a revalorisé les débuts de carrière, les fins de carrière", mais "il y a aujourd'hui un plateau assez désespérant pour les enseignants", a reconnu la ministre, pour qui "cela fait partie des sujets" qui vont être abordés avec les syndicats.

On annoncera des moyens financiers pour soutenir les universités, (...) dans les prochaines semaines. Elisabeth Borne, interrogée sur l'accueil de chercheurs américains en france

Elisabeth Borne a également indiqué qu'il "y avait beaucoup de demandes" de chercheurs américains à venir en France. "On annoncera des moyens financiers pour soutenir les universités", "dans les prochaines semaines", a-t-elle précisé. Concernant la situation aux Etats-Unis depuis l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, la ministre a dénoncé "une remise en cause, comme on n'en a jamais connu, de la liberté académique, de l'indépendance de la recherche".

Renforcer le bloc central en vue de 2027

Après un week-end riche en rendez-vous politique, avec le meeting de Gabriel Attal d'un côté et celui de Marine Le Pen de l'autre, Elisabeth Borne a appelé, en vue de la présidentielle de 2027, à "réfléchir à un projet qui redonne de l'espoir aux Français". "Je pense qu'il est trop tôt pour se mettre sur la ligne de départ. (...) On a un travail à faire sur les idées", a-t-elle complété. Et l'ex-Première ministre de redire son souhait de voir fusionner Renaissance et le Modem, affirmant s'être "engagée en politique", car elle "croit au rôle que peut jouer ce bloc central" et est "attachée à tout ce qui peut le renforcer". 

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"Pour 2027, je souhaite que soit portée la voix du bloc central", a-t-elle insisté, précisant qu'à ses yeux, cela englobait Renaissance, Horizons, le Modem et l'UDI. Mais pas Les Républicains, alors que certains, comme Gérald Darmanin, leur font des appels du pied. "Ni Laurent Wauquiez, ni Bruno Retailleau ne revendiquent d'appartenir au bloc central", a souligné Elisabeth Borne, qui en a profité pour redire, à propos du peu de femmes pour l'heure sur la ligne de départ, que "oui, il y a du sexisme en politique".