Éric Ciotti exclu des Républicains, Marion Maréchal exclue de Reconquête... Les législatives accélèrent la recomposition politique

Entre crise et recomposition, les élections législatives anticipées, qui font suite à la dissolution de l'Assemblée nationale, font bouger les lignes à droite. Au lendemain de sa déclaration d'alliance avec le Rassemblement national, le président des Républicains, Eric Ciotti, a été exclu à l'unanimité du bureau politique qui s'est réuni en urgence mercredi 12 juin. 

Eric Ciotti exclu par le bureau politique des Républicains

A l'issue de cette réunion qui s'est tenue, non loin du siège des Républicains et de l'Assemblée nationale, en présence de tous les cadres du parti gaulliste, la secrétaire générale, Annie Genevard, a déclaré qu'Eric Ciotti était "en rupture totale avec les statuts et la ligne portés par Les Républicains". "Les Républicains présenteront [aux législatives] des candidats aux Français dans la clarté et l'indépendance", a indiqué la numéro 2 du parti, qui partagera la gouvernance du mouvement avec François-Xavier Bellamy, qui a été tête de liste de LR aux européennes.

"Je suis et reste le président de notre formation politique, élu par les adhérents", a répliqué Eric Ciotti, jugeant cette décision "illégale" et faisant planer la menace de "conséquences pénales". Ce qui n'a pas empêché la commission d'investiture des Républicains qui s'est déroulée dans la foulée du bureau politique de s'atteler à la préparation des législatives. Celle-ci a accordé l'investiture aux députés LR sortants, aucun ou presque n'ayant soutenu l'alliance avec le RN, la plupart ayant au contraire clairement exprimé leur opposition à cette idée.

Sur les 61 députés qui siégeaient au sein du groupe Les Républicains avant la dissolution, 59 ont été réinvestis, à l'exception d'Eric Ciotti et de Christelle D'Intorni, sa voisine de circonscription dans les Alpes-Maritimes, seule députée à avoir approuvé l'alliance avec le parti de Marine Le Pen. En outre, dans les prochains jours, un candidat sera investi dans la circonscription d'Eric Ciotti à Nice. De son côté, ce dernier a affirmé que 80 candidats se réclamant de sa démarche se présenteront aux législatives. 

Marion Maréchal exclue par Eric Zemmour

Un peu plus tard, place du Palais-Bourbon, entre le siège des Républicains et l'Assemblée nationale, Marion Maréchal a lancé un appel à voter pour les candidats de l'alliance soutenus par le Rassemblement national, dont ceux qui feront partie de l'accord entre Eric Ciotti et la formation présidée par Jordan Bardella. Tête de liste de Reconquête aux européennes, elle a dit refuser de "participer à une énième division des droites". "Eric Zemmour a décidé de présenter le maximum de candidats contre cette coalition de droite dans toute la France, prenant ainsi le risque de faire perdre cette inédite espérance de battre Emmanuel Macron et l'extrême gauche", a-t-elle dénoncé. 

Jordan Bardella a salué "une déclaration responsable qui va dans le sens d'une dynamique patriote pour gagner et pour agir demain". La veille, le président du RN avait fait porter la responsabilité de l'échec des discussions entre son parti et Reconquête sur Eric Zemmour. Invité de BFMTV mercredi soir, ce dernier a annoncé sa décision d'exclure Marion Maréchal, l'accusant de "trahison".