Alliance avec le RN : au moins 80 % des députés LR sortants sont opposés à l'alliance voulue par Éric Ciotti

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Éric Ciotti et Olivier Marleix à Saint-Malo LCP 12/09/2023
Éric Ciotti et Olivier Marleix à Saint-Malo, lors des journées parlementaires LR, le 12 septembre 2023 (© LCP)
par Raphaël MarchalStéphanie Depierre, le Mercredi 12 juin 2024 à 00:30, mis à jour le Mercredi 12 juin 2024 à 09:02

Selon un décompte réalisé par LCP, alors que le groupe Les Républicains de l'Assemblée nationale sortante comptait 61 députés, 50 d'entre eux - soit 82% - se sont d'ores et déjà prononcés contre l'alliance, souhaitée par le président de leur parti, avec le Rassemblement national.

Une véritable onde de choc. En annonçant, mardi 11 juin, sa volonté de conclure une "alliance" avec le Rassemblement national en vue des élections législatives, Eric Ciotti s'est attiré les foudres des ténors de sa famille politique, qui l'ont vivement critiqué et désavoué. Et alors que cette annonce les concerne particulièrement à l'approche du scrutin des 30 juin et 7 juillet, de nombreux députés Les Républicains sortants ont vite fait savoir qu'ils étaient contre cette idée. 

Selon notre décompte 82 % des députés qui siégaient au sein du groupe LR jusqu'à la dissolution de l'Assemblée nationale se sont d'ores et déjà exprimés contre une alliance avec le RN. Un décompte basé sur des contacts directs avec les députés sortants, des messages postés sur les réseaux sociaux et des déclarations faites auprès de médias régionaux ou nationaux. 

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Sur un total de 61 élus sortants (dont 4 étaient apparentés au groupe), 50 ont marqué leur désapprobation vis-à-vis d'Eric Ciotti, tandis que 9 ne se sont pas encore exprimés publiquement ou n'ont pas donné suite à nos sollicitations à ce stade. Parmi les premiers à avoir réagi, le président du groupe Les Républicains, Olivier Marleix, qui a demandé au chef de file de son parti de démissionner. Un sujet qui sera sans doute à l'ordre du jour "bureau politique exceptionnel" convoqué, pour ce mercredi 12 juin, par la secrétaire générale de LR, Annie Genevard, elle aussi en désaccord avec Eric Ciotti.

Entre amertume et colère, certains ont fait appel à l'histoire pour dire tout le mal qu'ils pensent de la volonté du député des Alpes-Maritimes de faire alliance avec le parti de Marine Le Pen. En "juin 1940, Eric Ciotti n’aurait jamais traversé la Manche", a ainsi écrit Julien Dive, élu dans l'Aisne, département où le RN a réalisé son meilleur score lors des européennes. "La droite française, celle du Général de Gaulle, [...] n'est pas celle de la compromission", a pour sa part lancé Pierre-Henri Dumont.

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Parmi les sortants, seule Christelle D'Intorni, a pour l'instant affiché son soutien à son voisin de circonscription dans les Alpes-Maritimes. Mardi soir sur France 2, le président du RN, Jordan Bardella, a affirmé que "plusieurs dizaines" de candidats LR seront "investis" ou "soutenus" par son parti. Cependant, outre Eric Ciotti et Christelle D'Intorni, peu de députés sortants devraient - a priori - être concernés, compte tenu des prises de position de la plupart d'entre eux. Dans l'attente d'éventuelles nouvelles déclarations, notamment de la part des sortants qui ne se sont pas encore exprimés. 

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La réponse viendra, au plus tard, lors de la clôture du dépôt des candidatures pour les élections législatives, dimanche 16 juin à 18 heures

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