Confrontée à des polémiques à répétition, la ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a été auditionnée, ce mardi 6 février, par la commission des affaires culturelles et de l'éducation de l'Assemblée nationale. Répondant aux députés, elle a affirmé que l'ambition du gouvernement était de "faire réussir tous les élèves, toutes les écoles".
Alors qu'hypothèses et rumeurs continuent de circuler en attendant que le gouvernement Attal soit complété, l'actuelle ministre de l’Education nationale, de la Jeunesse et des Sports, fragilisée par des polémiques à répétition depuis son arrivée rue de Grenelle, a été auditionnée à l'Assemblée nationale, ce mardi 6 février après-midi, sur la politique éducative du gouvernement.
"Les Français attendent beaucoup de leur école, et ils ont raison", a amorcé Amélie Oudéa-Castéra, évoquant un "budget renforcé", "à la hauteur de l'enjeu historique qui est [de] faire réussir tous les élèves, toutes les écoles". Sur les salaires des enseignants, la ministre est revenue sur les "améliorations intervenues depuis avril 2022 (...) elles nous permettent aujourd'hui de faire en sorte qu'il n'y ait pas de début de carrière à moins de 2 100 euros nets, et un peu plus de 2 460 nets en zone d'éducation prioritaire".
"Nous avons plus de professeurs devant nos élèves", a-t-elle aussi fait valoir, soulignant que "l'évolution dans le premier degré du nombre d'élèves par classe est passée de 23,2 en 2017 à 21,5 à la rentrée de 2023".
"La fermeté paye", s'est également félicitée la ministre à propos du respect de la laïcité en milieu scolaire. "En novembre, sur 1 812 atteintes recensées, 40 % ont donné lieu à un dépôt de plainte, 208 mesures conservatoires d'interdiction d'accès à l'établissement ont été prononcées, et 120 élèves exclus définitivement", a-t-elle aussi indiqué, évoquant plus particulièrement "les atteintes à la laïcité liées au port des tenues et des signes contraires à la loi de 2004", suite à l'interdiction de l'abaya et du kamis initiée par Gabriel Attal. Amélie Oudéa-Castéra a indiqué souhaiter "fêter" le vingtième anniversaire de cette loi "de manière digne et engagée". Elle a aussi annoncé que serait lancé "un groupe de travail dans les établissements privés pour s'assurer d'une application pleine, entière, effective, de ce principe de laïcité".
Au cours de son audition, la ministre a aussi tenté de rassurer les députés sur les réformes liées au "choc des savoirs" annoncé en décembre par son prédécesseur, l'actuel Premier ministre, et particulièrement sur la mise en place des groupes de niveau en français et en mathématiques en classes de 6e et 5e, une mesure largement rejetée par les syndicats enseignants.
La création de ces groupes est "une évolution rendue nécessaire par la dégradation des résultats" et visant à "remettre en marche l'ascenseur scolaire", a plaidé la ministre, qui a assuré que le gouvernement ne voulait pas "mettre fin au collège unique" et "créer des classes de niveau".
Si l'audition de la ministre s'est déroulée dans une atmosphère relativement sereine, des allusions liées au choix de la ministre de scolariser ses enfants au sein de l'établissement Stanislas n'ont pas manqué de surgir au fil des prises de parole. "Comptez-vous contraindre les établissements privés qui reposent sur un tri social, comme Stanislas par exemple, à remplir des objectifs de mixité scolaire ? Comptez-vous interdire cette aberration que sont les classes non-mixtes ?", a aussi interpellé Sarah Legrain (La France insoumise), tandis que Jean-Claude Raux (Ecologiste) a estimé que la ministre était devenue le symbole "d'un autre monde, loin, si loin du quotidien des professeurs et des élèves de l'école publique".
Alertant la ministre sur les difficultés que rencontrent les élèves des lycées professionnels pour trouver des stages en entreprise, Caroline Parmentier (Rassemblement national) s'est pour sa part exclamée à la fin de sa question : "Moi, mon enfant, il n'est pas dans le privé".
Des attaques qu'Amélie Oudéa-Castéra a choisi d'éluder, préférant dérouler la feuille de route du gouvernement pour l’Education nationale qu'elle est encore, à cette heure, chargée de mettre en œuvre.