François Bayrou va se soumettre à un vote de confiance le 8 septembre, avant l'examen du budget

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François Bayrou, le 25 août.
François Bayrou, le 25 août.
par Anne-Charlotte Dusseaulx, le Lundi 25 août 2025 à 17:51

Le Premier ministre, François Bayrou, a annoncé lundi 25 août qu'il engagerait le lundi 8 septembre la "responsabilité du gouvernement" devant le Parlement, pour trancher la "question centrale" de "la maîtrise de nos finances" et valider le principe de son plan d'économies budgétaires.

François Bayrou a pris les parlementaires, et les Français, par surprise ce lundi 25 août lors d'une conférence de presse de rentrée. Le Premier ministre a annoncé qu'il se soumettrait à un vote de confiance du Parlement le lundi 8 septembre, lors d'une session extraordinaire. Et ce, avant même l'examen du budget 2026, initialement prévu début octobre. "J'engagerai ce jour-là la responsabilité du gouvernement sur une déclaration de politique générale", a déclaré le locataire de Matignon, tout en insistant sur l'objet de ce rendez-vous : il s'agit de "poser explicitement la question centrale, savoir s'il y a bien gravité du danger pour la Nation, s'il y a urgence ou pas." 

S'il n'y a pas cet accord minimal, ça ne sert à rien, on n'y arrivera pas. François Bayrou, le 25 août

C'est donc bien en "deux étapes" que François Bayrou souhaite avancer sur le budget 2026 en cette rentrée. "La première étape (est) qu'on se mette d'accord sur la gravité de la situation et sur l'urgence. S'il n'y a pas cet accord minimal, ça ne sert à rien, on n'y arrivera pas", a-t-il estimé. Le détail des mesures pour arriver aux 43,8 milliards d'économies annoncés en juillet ne viendra que dans un second temps. Lors de sa prise de parole, le Premier ministre a en effet dénoncé la "confusion" prise, à ses yeux, par le débat budgétaire ces dernières semaines.

"Le débat a été dévoyé et déplacé", a ainsi estimé le chef du gouvernement, qui déplore que les discussions se soient focalisées sur les mesures prises une par une, la question de la suppression des jours fériés par exemple, en "oubliant la nécessité du plan d'ensemble". Toutes les mesures sont "discutables, amendables, améliorables avec les partenaires sociaux et les parlementaires au moment du débat budgétaire", a répété François Bayrou ce lundi 25 août. "Les plus favorisés seront appelés à prendre leur juste part de l'effort national", a-t-il également assuré, sans donner davantage de détails sur les modalités, alors qu'une telle mesure est demandée par la gauche.

Une majorité le 8 septembre ou la chute du gouvernement

Encore faudra-t-il que le gouvernement survive au vote du 8 septembre. "S'il n'y a pas d'accord possible, alors je considère que l'action est impossible, c'est inatteignable", a déclaré François Bayrou, indiquant que la Constitution était claire : "S'il n'y a pas de majorité, le gouvernement tombe." "La lucidité peut l'emporter", a ajouté le Premier ministre, qui a "la conviction inarrachable que les Français prendront conscience de la gravité de la situation, qu'ils accepteront de participer à l'effort pourvu que l'effort soit juste."

Avant cette annonce, et six semaines seulement après avoir dévoilé les grandes orientations du budget 2026, François Bayrou est longuement revenu sur la situation. "J'ai voulu cette communication de rentrée à un moment préoccupant et donc décisif de l'histoire de notre pays", avait-il débuté, évoquant la situation internationale, le réchauffement climatique, une Europe qui "ne tourne pas bien", ainsi que le "dangereux paradoxe" de la France, "à la fois, à la pointe et à la traîne".

C'est "un moment d'hésitation et de trouble" qui "impose une clarification", a lancé le locataire de Matignon, en enchaînant sur le "danger immédiat" qui "pèse" sur la France, à savoir le poids de la dette publique, qui s'établissait à 3 305,3 milliards d'euros, soit 113.2 % du PIB, en 2024. "Notre pays est en danger parce que nous sommes au bord du surendettement", avait lancé le Premier ministre. Il entend désormais que ce constat soit partagé par tous, avant éventuellement de passer à la suite.