Grande distribution : Michel-Édouard Leclerc dénonce une commission d’enquête "à charge"

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Le PDG de Leclerc devant la commission d’enquête, le 24 juillet.
Le PDG de Leclerc devant la commission d’enquête, le 24 juillet.
par Vincent Kranen, le Mercredi 24 juillet 2019 à 18:49, mis à jour le Mardi 20 octobre 2020 à 21:57

Invité à témoigner devant les députés pour s'expliquer sur "les pratiques de la grande distribution" vis-à-vis de ses fournisseurs, le PDG du groupe Leclerc a taclé des parlementaires qui, selon lui, ne chercheraient qu'à défendre les grands industriels de l'agroalimentaire au détriment des consommateurs : "Arrêtez de défendre Ricard !"

 

Le président du groupe Leclerc a dû s'expliquer, pendant près de deux heures et demi d'audition, notamment sur ses centrales d'achats dont certaines sont menacées pour plus de 200 millions d'euros d'amendes par Bercy. Des dialogues parfois tendus, où le président du principal groupe de supermarchés en France a défendu sa méthode vis-à-vis des industriels : "Dans les négociations internationales moi, je n'ai pas d'état d'âme ! Nos centres Leclerc n'ont pas d'état d’âme. [Les industriels] sortent des marges de 15 à 18%. Ricard c'est le roi de la marge en Europe et dans le monde ! La défense de l'agriculture française ne passe pas par Ricard."

Défendre l'emploi en France ?

Une ligne qui ne semble pas convaincre les députés soucieux des emplois générés par ces grands industriels sur le territoire français. "Ces acteurs fabriquent pour la plupart en France. Monsieur Leclerc expliquez moi comment depuis 5 ans, en achetant tous les ans moins cher, celui qui est en bout de ligne, l'agriculteur, pourrait être mieux rémunéré par l'industriel ?", a interrogé le rapporteur de la commission d'enquête Grégory Besson-Moreau. Une inquiétude relayée par le président UDI et Indépendants de la commission d'enquête.

"J'ai peur pour la production industrielle en France. Si on abuse de négociations commerciales trop difficiles les multinationales cesseront, limiteront, leurs investissements en France. Et ceci me préoccupe..."Thierry Benoit, président de la commission d'enquête sur la grande distribution

A la sortie de la commission d'enquête, Michel-Édouard Leclerc a maintenu ses positions dénonçant une commission d'enquête qui ne s'intéresse pas aux pratiques des industriels qui peuvent également nuire aux agriculteurs et aux producteurs.

 

Images Stéphanie Dépierre