Impôts, immigration, lois sociétales... : Les réactions des députés aux déclarations de Michel Barnier

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par Soizic BONVARLET, le Lundi 23 septembre 2024 à 14:27, mis à jour le Lundi 23 septembre 2024 à 22:14

Au lendemain de la nomination de son gouvernement, Michel Barnier était l'invité, dimanche 22 septembre, du 20h de France 2. Appelant à "la cohésion" au sein de son gouvernement, et s'engageant à des "compromis", le Premier ministre s'est notamment exprimé sur la fiscalité, l'immigration, ou encore les lois sociétales votées ces dernières années. Tour d'horizon des réactions à l'Assemblée nationale. 

Fiscalité, réforme des retraites, immigration, lois sociétales... Michel Barnier était l'invité du journal de 20 heures de France 2, dimanche 22 septembre, pour sa première interview depuis la nomination de son gouvernement. Et ce sont ses propos sur une possible hausse d'impôts, via des "prélèvements ciblés", ainsi que sur les acquis sociétaux intervenus au cours des dernières années, qui ont été les plus commentés.

Le président de la commission des finances de l'Assemblée nationale, Eric Coquerel (La France insoumise), a été l'un des premiers à réagir sur le plateau de FranceInfo à l'issue de la prise de parole du Premier ministre. Il a indiqué "[attendre] de voir si ce gouvernement tient les timides promesses de Monsieur Barnier" sur la fiscalité des "personnes les plus fortunées", que le Premier ministre a dit ne pas vouloir "exclure" de "l'effort de solidarité", alors que les finances de la France sont dans le rouge. 

"Je sens des inclinaisons pour essayer d'attirer l'extrême droite et d'avoir, au moins, la neutralité de l'extrême droite dans les mois à venir" a, par ailleurs, déclaré Eric Coquerel, après que le locataire de Matignon a dit son intention de "faire des choses pratiques pour maîtriser et limiter une immigration, qui devient souvent insupportable, et qui conduit à ne pas bien accueillir ceux qu'on accueille"Interrogé sur une éventuelle suppression de l'aide médicale d’Etat (AME), Michel Barnier n'a pas précisément répondu, indiquant seulement qu'il ne devait y avoir ni "tabou", ni "totem", soulignant cependant qu'il voulait traiter les sujets liés à l'immigration avec "fermeté et humanité".   

Autre réaction, cette fois sur le terrain dit sociétal, celle de Sylvain Maillard (Ensemble pour la République), alors que les profils de plusieurs nouveaux entrants au sein de l'équipe gouvernementale, aux positions ouvertement conservatrices sur certains sujets de société, suscitent les critiques de la gauche et d'une partie du bloc central. Dimanche, le président des députés du parti présidentiel, Gabriel Attal, avait fait savoir qu'il réclamerait des garanties au nouveau Premier ministre sur "la PMA, le droit à l'IVG, les droits LGBT".

"On doit envoyer des signaux rassurants à l'ensemble de la société. Je ne crois pas que les Français veulent un retour en arrière sur la PMA, l'IVG ou sur les droits sociaux qui ont été durement acquis", a aussi relayé Sylvain Maillard lundi matin, et ce bien que Michel Barnier ait assuré la veille au soir que les "grandes lois" de "progrès social ou sociétal", seraient "intégralement préservées". "Je serai un rempart (...). Il n'y a aucune ambiguïté", a même insisté le chef du gouvernement.

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"Nous ne souhaitons pas d'augmentation des impôts, ce n'est pas un dogme, ce n'est pas un totema, par ailleurs, réaffirmé Sylvain Maillard au nom de sa famille politique. L'ex-Premier ministre, Gabriel Attal, ayant à nouveau fait savoir la semaine dernière que toute augmentation d'impôts sur les classes moyennes et ceux qui travaillent, ainsi qu'une remise en cause de la politique économique menée ces dernières années, constituaient des lignes rouges. 

"On peut imaginer où ça peut commencer (...) on ne sait pas jusqu'où ça va", a pour sa part fait valoir Sébastien Chenu (Rassemblement national) sur le même sujet. "Moi j'ai entendu que le gouvernement travaillait sur un projet de gel du barème de l'impôt sur le revenu, ce qui ferait entrer mécaniquement 300 000 Français actifs ou retraités dans cette tranche supérieure d'impôt, et là on ne parle plus des plus riches", a-t-il mis en garde.

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Autant de sujets, parmi bien d'autres, sur lesquels Michel Barnier aura l'occasion de présenter et de préciser ses orientations, lors de la déclaration de politique générale, qu'il devrait prononcer le 1er octobre devant l'Assemblée nationale