A l'issue d'ultimes concertations, Emmanuel Macron a finalement renommé Sébastien Lecornu à Matignon, ce vendredi 10 octobre au soir, afin de former un gouvernement et de doter la France d'un budget. Tour d'horizon des réactions politiques après cette nomination.
Un Premier ministre qui avait lui-même démissionné finalement renommé à Matignon. C'est la situation inédite résultant de la décision du président de la République, Emmanuel Macron, qui a donc reconduit Sébastien Lecornu, ce vendredi 10 octobre au soir, après avoir accepté sa démission en début de semaine.
"Jamais un Président n’aura autant gouverné par le dégoût et la colère. Lecornu, demissionné lundi, est de nouveau nommé par Macron vendredi", a ainsi immédiatement réagi sur X la présidente du groupe La France insoumise de l'Assemblée nationale, Mathilde Panot. Et d'ajouter : "Macron repousse misérablement l’inévitable : son départ". "Nous proposons dès ce soir aux parlementaires de la gauche de l’hémicycle de signer une motion de censure immédiate et une nouvelle motion de destitution du Président de la République", annonce-t-elle.
"A chaque tour du manège le pompon reste au même endroit", a pour sa part réagi Jean-Luc Mélenchon. Et le leader de LFI de conclure : "Macron ne peut faire autre chose que du Macron".
Alors que la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, a qualifié l'annonce d'"incroyable", son homologue du Parti communiste, Fabien Roussel, a dénoncé "un choix inacceptable". "Ce président est complément coupé du peuple. Avec ses amis, ce sont les mercenaires de la finance jusqu’au bout. Passons-les par les urnes !", a-t-il encore écrit.
Du côté du Parti socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure s'est à cette heure contenté de partager sur X une information de nos confrères de L'Opinion, selon laquelle "le bras droit d’Olivier Faure, Pierre Jouvet, dément complètement l’existence d’un deal avec le PS pour reconduire Sébastien Lecornu". Dès sa formation, la survie du gouvernement dépendra d'une éventuelle non-censure du PS, qui n'est donc pas acquise.
De son côté, la présidente des députés Rassemblement national, Marine Le Pen, voit dans le choix présidentiel de renommer Sébastien Lecornu une "manœuvre". "L’abandon du 49.3 n’avait pour seul objet que de permettre de passer le budget par ordonnances", a-t-elle estimé sur X, considérant en substance que les conditions pour une adoption en bonne et due forme du projet de loi de finances ne seraient pas réunies. "La censure, par conséquent, s’impose et la dissolution est plus que jamais incontournable", conclut Marine Le Pen.
Et le président du RN, Jordan Bardella de renchérir : "Le Rassemblement National censurera bien sûr immédiatement cet attelage sans aucun avenir, dont l’unique raison d’être est la peur de la dissolution, c’est-à-dire du peuple."
Contrastant avec les réactions très rapides des chefs de file des oppositions, les leaders de l'ex-socle commun, Gabriel Attal (Renaissance), François Bayrou (MoDem), Edouard Philippe (Horizons), ou encore Bruno Retailleau (Les Républicains), n'avaient pas encore eu un mot, en fin de soirée, pour commenter la nomination de Sébastien Lecornu.