A l'issue de la réunion à laquelle Emmanuel Macron avait convié les forces politiques, hors RN et LFI, plusieurs participants ont indiqué qu'un Premier ministre devrait être nommé "dans les prochaines heures". Après cette rencontre à l'Elysée, ce vendredi 10 octobre, les responsables de gauche ont exprimé leur "déception" à propos de ce que leur a dit le président de la République.
Après près de 2h30 de réunion autour d'Emmanuel Macron, les chefs de file des Républicains, Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, sont les premiers à être sortis de l’Elysée. Sans un mot aux journalistes présents. Quelques minutes plus tard, c'est le président du groupe LIOT de l'Assemblée nationale, Laurent Panifous, a suivi, s'arrêtant, lui, devant la presse. "Chacun a pu amener ses positions, ses marqueurs", a-t-il déclaré, affirmant que le chef de l’Etat avait "écouté assez attentivement".
"Le Président a très bien compris que la réforme des retraites était le marqueur de l'équilibre", a affirmé Laurent Panifous, qui a indiqué qu'un Premier ministre serait nommé "dans les heures qui viennent".
Contrairement aux représentants du MoDem, d'Horizons et de Renaissance, qui n'ont pas pris la parole, les dirigeantes des Ecologistes Marine Tondelier et Cyrielle Chatelain se sont dites "sidérées" à la sortie de l’Élysée. "Nous estimons que nous ressortons avec aucune réponse sur rien, si ce n'est que le prochain Premier ministre ne sera pas de notre camp politique", a lancé la première. Selon elle, si plusieurs sujets ont été évoqués lors de cette réunion, "un seul a été traité", à savoir la réforme des retraites.
Sur les retraites, Emmanuel Macron a indiqué "qu'on pourrait décaler dans le temps (...) seulement la mesure de l'âge et pas celle sur le nombre de trimestres", a poursuivi Marine Tondelier. Et d'ajouter : "Ça ne peut convaincre personne à gauche et chez les écologistes." A ses côtés, Cyrielle Chatelain, à la tête du groupe Ecologiste et social à l'Assemblée, a estimé que la réunion du jour "a accentué les inquiétudes".
Quelques minutes plus tard, le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, est allé dans le même sens. "Je regrette que, dans les réponses du Président, nous n'ayons pas vu d'éclaircies", a-t-il indiqué. Selon lui, Emmanuel Macron "a réaffirmé que l'Assemblée nationale était majoritairement composé d'un socle commun", composé de 210 députés (Ensemble pour la République, Les Démocrates, Horizons, la Droite républicaine), et "que tout cela était prêt à gouverner ensemble".
Un Premier ministre de gauche, Emmanuel Macron "n'est pas prêt à [y] accéder", a confirmé dans la foulée le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure. "Nous n'avons reçu aucune réponse", a-t-il ajouté, précisant que la proposition du chef de l'Etat de "reculer la mise en œuvre de la réforme des retraites" ne correspondait pas à la "demande" des socialistes, qui plaident pour une suspension.
"Nous n'avons eu aucune réponse sur aucun sujet", a complété le président du groupe Socialistes, Boris Vallaud, qui a parlé de "déception et d'inquiétudes". "Un Président qui a toujours décidé de tout dit, là, qu'il ne peut décider de rien", renvoyant vers le futur Premier ministre, a-t-il déploré. Quant à Olivier Faure, il a lancé : "Tenez-le vous pour dit, il n'y a aucune garantie de non-censure de notre part."