"Jour historique", "acte de sabotage", "échec de la méthode Barnier", "irresponsabilité" : les réactions des députés à la chute du gouvernement

Actualité
Image
Mathilde Panot à l'Assemblée nationale, le 5 décembre 2024
Mathilde Panot réagit à la chute du gouvernement Barnier, le 5 décembre 2024 - LCP
par Soizic BONVARLET, le Mercredi 4 décembre 2024 à 22:15, mis à jour le Jeudi 5 décembre 2024 à 17:18

La motion de censure présentée par le Nouveau Front populaire et votée par le Rassemblement national, a été adoptée ce mercredi 4 décembre, faisant tomber le gouvernement de Michel Barnier. "Jour historique", "irresponsabilité", "échec de la méthode Barnier". Tour d'horizon des premières réactions parmi les députés des différents blocs de l'Assemblée nationale. 

Un "jour historique". De fait, c'est seulement la deuxième fois sous la Ve République, après le renversement du gouvernement Pompidou en 1962, qu'un Premier ministre est censuré par l'Assemblée nationale. Le signe que "le seul souverain en République et en démocratie, c'est le peuple", a considéré la présidente des députés de la France insoumise, Mathilde Panot, se félicitant de ce résultat qui va contraindre Michel Barnier à présenter sa démission à Emmanuel Macron. "Le gouvernement a tenté d'échapper à la censure en choisissant le déshonneur. Il aura eu le déshonneur et la censure", a-t-elle estimé en faisant référence aux concessions faites au Rassemblement national ces derniers jours, notamment sur le déremboursement des médicaments dont le Premier ministre avait annoncé l'abandon lundi.

Tweet URL

"Ce soir, mon sentiment n’est pas celui de la satisfaction", a pour sa part réagi le président du groupe Socialistes, Boris Vallaud, sur le plateau de TF1, évoquant la "gravité" de l'issue de la motion de censure, sonnant "l’échec de la méthode Barnier". "Aujourd'hui, ce qui est important, c'est de construire autre chose, s'appuyer sur le suffrage universel, sur le résultat des élections législatives qui avait placées en tête le NFP" a, quant à lui, estimé le chef de file des députés communistes, André Chassaigne. De même, la présidente du groupe Ecologiste et social, Cyrielle Chatelain, a évoqué "un autre chemin possible".

Tweet URL

Du côté des groupes du "socle commun" qui soutenaient le gouvernement de Michel Barnier, Marie-Christine Dalloz (Droite républicaine) a évoqué sur LCP "l'irresponsabilité pure" du Rassemblement national et du Nouveau Front populaire, au regard en particulier du contexte économique et de la situation financière du pays. "Dans les huit jours, nos taux d'intérêt vont exploser", a ainsi prédit la députée.

Dans le même esprit, Mathieu Lefèvre (Ensemble pour la République) a qualifié le moment de "grave" sur le réseau social X (ex-Twitter). "Le vote de ce soir doit servir d’électrochoc dans le rejet des extrêmes animés par le chaos", a-t-il aussi indiqué, quand sa collègue de groupe Marie Lebec (EPR) a dénoncé dans un communiqué "un acte de sabotage" orchestré par "une alliance improbable [menaçant] l'équilibre de la République".

Tweet URL

Invitée de TF1, Marine Le Pen a justifié le choix de son groupe de soutenir la motion de censure de la gauche par la volonté de "protéger les Français". "Je ne considère pas que ce soit une victoire", a affirmé la présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée, avant de tenter de rassurer quant à d'éventuelles turbulences conséquentes à la chute du gouvernement et à la période d'instabilité à venir. "Nos institutions sont en granit", a-t-elle aussi fait valoir. "Il va y avoir une loi spéciale qui va permettre une continuité de la vie de la Nation. Et puis il va y avoir la nomination d’un Premier ministre et il va lui même retravailler à un budget", a considéré Marine Le Pen au soir d'une journée qui illustre plus que jamais la situation politique inédite issue des élections législatives anticipées de l'été dernier.