Julien Denormandie : "mon combat, c’est de donner à nos enfants de la viande de bonne qualité"

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J. Denormandie
par Soizic BONVARLET, le Mercredi 3 mars 2021 à 14:15, mis à jour le Vendredi 16 juillet 2021 à 14:37

La commission spéciale chargée d'examiner le projet de loi "portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets", a achevé mercredi 3 mars ses travaux préparatoires par l’audition du ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation. L’occasion pour Julien Denormandie de revenir sur la polémique autour des menus végétariens dans les cantines scolaires.

Les repas sans viande constituent-ils un bienfait pour les enfants et la planète ? Cette question n’a eu de cesse de diviser les responsables politiques tout au long de la semaine passée, jusqu’au sein même de la majorité. À l’origine de la polémique, la décision du maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, de proposer dans les cantines de sa ville un menu unique sans viande, pour simplifier le fonctionnement des services le temps de la crise sanitaire. Un choix qualifié de "doctrinaire", d’"élitiste" par certains membres du gouvernement, fustigé en particulier par Julien  Denomandie qui avait reproché au maire de Lyon de mettre "de l’idéologie dans l’assiette de nos enfants".

Une voix avait cependant fait entendre sa différence au sein de l'exécutif, celle de la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, qui avait évoqué "un débat préhistorique" et des "clichés" véhiculant l’idée selon laquelle une alimentation sans viande s’avèrerait déséquilibrée.

Laisser le choix plutôt que d'imposer

Interrogé à ce sujet, Julien Denomandie a défendu l’argument du "choix", contre une logique impérative. "Ma seule boussole c’est l’équilibre nutritionnel dans l’assiette de nos enfants, avec des repas diversifiés", a-t-il ainsi déclaré.

Le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation a également annoncé avoir avancé l’échéance du rapport concernant l’expérimentation lancée par la loi EGalim, votée en 2018, qui prévoit la mise à disposition d’au moins un menu végétarien hebdomadaire dans les cantines scolaires. Attendues au 1er mai, les conclusions de l’expérimentation seront remises "fin mars, début avril", afin que les parlementaires puissent s’en saisir avant l’examen du projet de loi dit "Climat et résilience" en séance publique.

Une expérimentation qui en chasse une autre

L’article 59 du projet de loi prévoit à ce titre une autre expérimentation, celle d’une option végétarienne quotidienne mise en place par "les collectivités territoriales volontaires", là où la Convention citoyenne pour le climat appelait à une généralisation obligatoire à partir de 2022 dans les self-services. Cette expérimentation est prévue pour durer deux ans. 

"Le texte tel qu’il est présenté aujourd’hui me convient très bien", a déclaré le ministre, répondant à une interpellation de Loïc Prud’homme (La France insoumise). Ce dernier l’avait également interrogé sur ses propos selon lesquels la viande était nécessaire pour "bien grandir". Julien Denormandie s’est appuyé sur les recommandations du Plan national Nutrition Santé, qui prescrivent du poisson, des œufs ou de la viande une à deux fois par jour et de manière alternée, avant de déclarer : "Mon combat, c’est de donner à nos enfants de la viande de bonne qualité". Il est notamment revenu sur le décret qui devrait prendre effet "dans les prochaines semaines, les prochains mois", et qui imposera d’indiquer systématiquement l’origine des viandes "dans toutes les restaurations", c'est-à-dire à la cantine comme au restaurant.

Après les auditions des ministres, cette semaine, la commission spéciale va étudier le projet de loi "Climat et résilience" et examiner les amendements déposés par les députés dès le 8 mars. Le texte sera ensuite débattu dans l'hémicycle à partir du 29 mars.