Justice fiscale : "Est-ce que la taxe Zucman est la bonne réponse ? Je ne le crois pas", dit Sébastien Lecornu

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Le Premier ministre, Sébastien Lecornu.
Le Premier ministre, Sébastien Lecornu.
par LCP.fr, le Vendredi 26 septembre 2025 à 18:18, mis à jour le Vendredi 26 septembre 2025 à 19:17

Dans un entretien accordé au Parisien et publié ce vendredi 26 septembre, le Premier ministre, Sébastien Lecornu, annonce que le gouvernement sera nommé "avant le début des travaux parlementaires", soit début octobre. En matière de fiscalité, il écarte de premières pistes pour le budget comme le retour de l'impôt sur la fortune ou la taxe Zucman. 

"Le gouvernement sera nommé avant le début des travaux parlementaires. Je souhaite continuer à travailler le projet de budget. Les ministres qui veulent rentrer au gouvernement vont devoir l'endosser", déclare le Premier ministre, Sébastien Lecornu, dans un entretien qu'il a accordé au Parisien qui a été mise en ligne ce vendredi 26 septembre en fin de journée. 

La session parlementaire ordinaire doit commencer mercredi 1er octobre avec le renouvellement des postes clés de l'Assemblée nationale, à la veille d'une nouvelle journée de mobilisation à l'appel de l'intersyndicale. Interrogé par l'AFP, Matignon n'a toutefois pas indiqué de date précise pour la nomination du gouvernement, ni si celle-ci surviendrait avant mercredi. Après avoir multiplié les consultations ces derniers jours, le Premier ministre semble évacuer toute volonté de "débauchage" de personnalités issues du Parti socialiste, car les futurs ministres devront "partager les grandes orientations du socle commun".

Il faut être sourd pour ne pas entendre que les Français nous
demandent plus de justice fiscale. Sébastien Lecornu

En matière de finances publiques, Sébastien Lecornu affirme viser un déficit public à 4,7% du PIB en 2026, maintenant l'objectif de revenir aux 3% en 2029. Concernant la fiscalité, le locataire de Matignon estime qu'"il faut être sourd pour ne pas entendre que les Français nous demandent plus de justice fiscale". Cependant, il dit non à la taxe Zucman sur les hauts patrimoines, demandée par la gauche, ainsi qu'à un retour de l'impôt sur la fortune, hypothèse qui a circulé ces derniers jours.

"Est-ce que la taxe Zucman est la bonne réponse ? La seule réponse ? Personnellement, je ne le crois pas", indique-t-il. Quant au retour de l'ISF, remplacé en 2018 par un impôt sur la fortune immobilière, "le gouvernement ne l'envisage pas", balaye le Premier ministre. Et d'ajouter en matière de fiscalité : "Je ferai une proposition de budget dans laquelle certains impôts augmenteront, mais d'autres diminueront", prévenant que ce sera "au Parlement à la fin de trancher".

Pas de suspension de la réforme des retraites

Autre demande d'une partie de la gauche, la suspension de la réforme des retraites ne semble pas non plus à l'ordre du jour. Cette option "ne règlerait aucun des problèmes" que sont la situation des femmes en matière de retraite et la pénibilité au travail, assure Sébastien Lecornu. Avant de souligner que "personne ne veut d'un nouveau conclave sur les retraites".

Nommé le 8 septembre, le Premier ministre affirme souhaiter exclure tout budget "d'austérité et de régression sociale" et indique vouloir repartir "d'une feuille blanche" par rapport au projet de son prédécesseur François Bayrou, qui avait proposé un effort budgétaire de 44 milliards d'euros pour commencer à réduire le déficit public. 

Sébastien Lecornu envisage de réduire de six milliards d'euros le "train de vie" de l'Etat "qui doit donner l'exemple", plaide pour une "meilleure maîtrise des dépenses sociales et des collectivités territoriales", et évoque un "projet de loi ambitieux de lutte contre les fraudes sociales et fiscales" qui sera présenté au Conseil des ministres en même temps que le projet de loi de finances et le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. 

Enfin, sur l'éventualité d'une nouvelle réforme de l'assurance chômage, le locataire de Matignon estime seulement, à ce stade, que "tout le monde convient que les ruptures conventionnelles peuvent donner lieu à des abus : je veux m’y atteler en priorité avec les partenaires sociaux". "De manière globale, je veux faire confiance au dialogue social", promet-il. 

(Avec AFP)