L'Assemblée nationale soutient largement l'accord avec l'Ukraine, sans le RN qui s'abstient et LFI qui vote contre

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Le plan de bataille de l'Assemblée pour répondre à l'urgence face au coronavirus
par Ludovic FAU, le Mardi 12 mars 2024 à 23:01, mis à jour le Mercredi 13 mars 2024 à 14:30

A l'issue de la déclaration du gouvernement sur l'Ukraine et du débat qui a suivi, l'Assemblée nationale a apporté, mardi 12 mars, un large soutien à l'accord de sécurité signé entre Paris et Kiev, malgré l'abstention du RN et l'opposition de LFI. Les députés ont voté, par 372 voix contre 99, en faveur de la stratégie française d'aide à l'Ukraine attaquée par le Russie. 

372 "pour", 99 "contre". C'est le résultat du vote par lequel l'Assemblée nationale a apporté, mardi 12 mars, un large soutien à l'accord de sécurité entre Paris et Kiev, validant ainsi la stratégie française d'aide à l'Ukraine attaquée par le Russie. Outre les groupes de la majorité présidentielle (Renaissance, Démocrate, Horizons), plusieurs groupes d'opposition ont voté unanimement (Socialistes, Ecologiste, LIOT) ou très majoritairement (Les Républicains) en faveur de l'accord, contrairement aux députés du Rassemblement national qui se sont abstenus, ainsi que ceux de La France insoumise et du Parti communiste qui ont voté contre (détail du scrutin à consulter ici).

"S'abstenir, c'est fuir" et voter contre, c'est "tourner le dos à notre histoire", avait fustigé par avance Gabriel Attal, lors de son discours à la tribune de l'Assemblée. Mais tout en s'adressant aux députés, le Premier ministre s'est aussi et surtout adressé directement aux Français, en insistant sur les risques "concrets" et "tangibles" d'une victoire russe pour leur vie quotidienne.

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Deux ans après le déclenchement de la guerre, un succès de Vladimir Poutine serait un "cataclysme" pour le "pouvoir d'achat". "Les Français vivraient moins bien" avec "une inflation alimentaire puissance dix, une explosion des prix de l'énergie puissance dix", a notamment affirmé Gabriel Attal. Dans un "moment décisif" de ce conflit, "nous ne nous fixons pas de limite face à la Russie qui, elle, n'en fixe aucune", a ajouté le chef du gouvernement, après avoir rendu hommage "à la résistance exceptionnelle du peuple ukrainien", sous les applaudissements.

Soutien à l'Ukraine et élections européennes 

A trois mois des élections européennes, alors que le Rassemblement national fait la course en tête dans les sondages, l'aide à l'Ukraine est devenue un des thèmes de la campagne. Particulièrement depuis les propos d'Emmanuel Macron qui ne veut mettre "aucune limite" dans le soutien à Kiev.

En réponse, Marine Le Pen, tout en proclament son soutien à l'Ukraine, a accusé l'exécutif "d'instrumentaliser" la crise pour la "mettre au service d'un agenda électoraliste". "Soit on est pro-Macron, soit on est accusé d'être pro-Poutine", a lancé la président du groupe RN, dont les députés se sont abstenus. Juste avant le vote, Gabriel Attal a haussé le ton face aux opposants à l'accord. "Je préfère bomber le torse qu'être à plat ventre devant la Russie", a-t-il lancé. Et d'ajouter, "aujourd'hui, il n'y a pas de négociation possible" avec Vladimir Poutine, qui veut "retirer sa souveraineté" à l'Ukraine.

A gauche, les députés de La France insoumise et ceux du Parti communiste, qui siègent au sein du groupe Gauche démocrate et républicaine, ont voté contre l'accord avec l'Ukraine, Arnaud Le Gall (LFI) dénonçant un président de la République "va-t-en-guerre" et "boutefeu". L'accord de sécurité scellé le 16 février entre Paris et Kiev ne "trace aucune ligne rouge, aucune perspective de paix et participe à l'escalade", a abondé secrétaire national du PC, Fabien Roussel.

La gauche divisée et 11 abstentionnistes chez LR 

Au contraire, le groupe Socialistes a voté pour "aider l'Ukraine à tenir". Le président des députés PS, Boris Vallaud, a toutefois critiqué comme l'ensemble de l'opposition les "effets de manche (...) désinvoltes" du chef de l'Etat. De la même façon, la présidente du groupe Ecologiste, Cyrielle Chatelain a déploré la "rhétorique belliciste du président de la République", mais a soutenu l'accord, "pour la livraison d'armes, pour l'adhésion de l'Ukraine à l'Union Européenne, contre tout envoi de troupes au sol".

A droite, le groupe Les Républicains a critiqué "les petites tactiques électorales" d'Emmanuel Macron, mais a affiché son soutien à Kiev et demandé des "actes". L'Ukraine n'a pas besoin "des mots aventureux du président de la République, mais d'obus", a dit le chef de file des députés LR, Olivier Marleix, qui ont très majoritairement voté en faveur de l'accord, malgré la défection de 11 abstentionnistes. Enfin, le groupe LIOT, présidé par Bertrand Pancher, à lui aussi voté en faveur du soutien à l'Ukraine

Conclu pour une durée de dix ans, l'accord entre Paris et Kiev comprend un renforcement de la coopération militaire, en particulier dans les domaines de l'artillerie et de la défense aérienne. En 2024, la France s'engage à fournir jusqu'à trois milliards d'euros de soutien supplémentaires. "Ces trois milliards ne sont pas un chèque à l'Ukraine. Ils correspondent à la valeur maximale de notre aide militaire en 2024, notamment aux commandes passées auprès de nos industries de défense françaises", a expliqué le ministre des Armées, Sébastien Lecornu. Il a, en outre, réaffirmé que l'envoi de troupes combattantes au sol en Ukraine n'était pas sur la table.

Le président de la République Emmanuel Macron s'exprimera sur l'Ukraine jeudi 14 mars dans les journaux de 20 heures de TF1 et France 2, ont annoncé les deux chaînes quelques minutes après le vote.