Législatives 2024 : face au RN, une ligne édictée par Gabriel Attal, mais des nuances au sein du camp présidentiel vis-à-vis de LFI

Actualité
Image
Gabriel Attal lors du 20 heures de TF1, le 1er juillet 2024
Gabriel Attal sur le plateau du 20 heures de TF1, le 1er juillet 2024.
par Soizic BONVARLET, le Lundi 1 juillet 2024 à 23:21, mis à jour le Mardi 2 juillet 2024 à 10:22

Invité du journal de 20 heures de TF1, le Premier ministre, Gabriel Attal, a réitéré sa détermination à empêcher le Rassemblement national d'accéder au pouvoir à l'issue des élections législatives en évitant les triangulaires dans les circonscriptions où celui-ci peut l'emporter. Un principe auquel plusieurs figures de la coalition présidentielle mettent un bémol lorsqu'un désistement profiterait à La France insoumise.

"Le risque, c'est que le Rassemblement national dispose d'une majorité absolue. Je parle de risque parce que je le dis très sincèrement, du plus profond de mes tripes, ce serait catastrophique pour les Français". Invité du journal de 20 heures de TF1, lundi 1er juillet, le Premier ministre, Gabriel Attal, a donc réaffirmé le principe qu'il avait fixé la veille, au soir du premier tour des élections législatives. 

"Pas une voix" pour le RN

"On a été très clairs. Ce que l'on a dit c’est que dans les circonscriptions où le maintien de notre candidat entraînerait une victoire assurée de l’extrême droite face à un candidat qui défend les valeurs républicaines, on se retire", a expliqué le chef du gouvernement ajoutant : "désistement ne veut pas dire ralliement". Sous-entendu au Nouveau Front populaire en général, à La France insoumise en particulier. 

Dès dimanche soir, Gabriel Attal avait appelé au désistement les candidats d'Ensemble qualifiés pour le second tour, mais arrivés en troisième position, avec un risque de victoire du parti de Jordan Bardella en cas de maintien. "Pas une voix ne doit aller au RN", avait-il martelé. 

Tweet URL

Lundi après-midi, lors d'une visioconférence avec les candidats de la coalition présidentielle, Gabriel Attal avait déjà précisé sa pensée. "Seul le RN peut avoir une majorité absolue à l’Assemblée nationale. Ni le NFP, ni LFI, ne peuvent avoir de majorité absolue. L’enjeu est donc clair : veut-on confier les pleins pouvoirs et le destin du pays au RN ?", avait plaidé le locataire de Matignon, selon un participant. "Nous voulons porter, dans une Assemblée nationale nouvelle, nos valeurs, nos idées. Ça n’est possible qu’en privant le RN d’une majorité absolue, quitte à se désister", avait-il souligné.

Barrer la route au RN, avec des réserves concernant LFI

La coalition présidentielle peine cependant encore à s'exprimer d'une même voix quant à la stratégie liée aux désistements lorsque celle-ci elle implique de se retirer au profit de la victoire potentielle d'un candidat de La France insoumise, au moins pour certains d'entre eux. La présidente sortante de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, a ainsi évoqué "du cas par cas". "Au sein de La France insoumise, je fais le distinguo (...) Je ne traite pas de la même façon Caroline Fiat et Monsieur Guiraud. Permettez-moi de considérer que Caroline Fiat est une grande républicaine, et que de l'autre côté, j'ai quelqu'un qui n'adhère pas aux valeurs de la République, et qui exprime des idées antisémites".

Tweet URL

Edouard Philippe a pour sa part exhorté dimanche soir les électeurs à "faire barrage au Rassemblement national", tout en renvoyant dos à dos les "extrêmes". "J'appelle tous nos électeurs, lorsque nos candidats ne sont pas au second tour, à voter pour un candidat du camp social-démocrate", a déclaré lundi matin le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, excluant explicitement La France insoumise du bénéfice de ces désistements. Une position déplorée un peu plus tard par la secrétaire nationale des Ecologistes, Marine Tondelier, qui a dénoncé "un comportement de lâche et de privilégié".

Alors que dimanche soir, environ 300 circonscriptions étaient en situation de triangulaires à l'issue du premier tour, un certain nombre de candidats de la majorité sortante ont d'ores et déjà annoncé leur retrait du second tour. Lundi soir, Le Monde avait comptabilisé 179 désistements, dont 121 de la part de la gauche et 56 de la coalition présidentielle.  

Les candidats en position de se maintenir (les deux qui sont arrivés en tête dimanche soir, ainsi que ceux ayant obtenu un score représentant au moins 12,5% des inscrits) ont jusqu'à demain, mardi 2 juillet à 18 heures, pour prendre une décision et déposer, ou non, leur candidature en préfecture en vue du second tour de scrutin qui aura lieu dimanche prochain, 7 juillet.