Le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, a présenté les principaux axes du programme de son parti pour les élections législatives, ce vendredi 14 juin. Invité de BFMTV, il a fixé comme priorités "le pouvoir d'achat, la sécurité et l'immigration". Le président du RN a assuré vouloir répondre à une "demande d'ordre" de la part des Français, tout en déplorant la situation économique du pays.
Un "temps des urgences", avant le "temps des réformes". Ce vendredi 14 juin, Jordan Bardella a ébauché le programme du Rassemblement national, qu'il souhaite voir appliquer en cas de victoire de son parti aux élections législatives. Invité de BFMTV, le président du RN, se projetant à Matignon, a indiqué que les premières semaines du gouvernement, qu'il a qualifié "d'union nationale", seraient consacrées à "trois grandes urgences : le pouvoir d'achat, la sécurité et l'immigration".
"Si je deviens Premier ministre, je ferai de la question de l'immigration et du contrôle des frontières l'une de nos priorités", a exposé celui qui a conduit la liste du Rassemblement national aux élections européennes. "Dès les premières semaines", une loi immigration serait présentée au Parlement destinée à "faciliter les expulsions de délinquants et criminels islamistes étrangers en levant les contraintes administratives". "Et surtout, je supprimerai le droit du sol", a complété Jordan Bardella, décidé à ce que la France ne soit plus "un pays d'immigration massive incontrôlée".
"En matière de politique pénale et de politique sécuritaire, il est temps de siffler la fin de la récréation", a poursuivi le président du RN, fustigeant les "records d'insécurité" du pays. Là encore, une loi sur la sécurité serait présentée "dès les premières semaines". Le texte porterait notamment le rétablissement des peines "plancher". "Et je le dis parce que c'est un scandale : je supprimerai les allocations aux parents des mineurs récidivistes. Il y en a assez." Par ailleurs, "avoir un casier judiciaire long comme le bras" ne permettrait pas d'obtenir un logement social.
Sur le plan économique, "la priorité, c'est celle du pouvoir d'achat", a martelé Jordan Bardella, qui s'est engagé à une "baisse immédiate" de la TVA sur le carburant, l'électricité, le gaz et le fioul. "Se déplacer et se chauffer est devenu un produit de luxe", a-t-il déploré, indiquant vouloir faire voter la mesure par le Parlement via un projet de loi de finances rectificative. Une proposition particulièrement critiquée par le ministre de l'Economie et des Finances, Bruno Le Maire, qui la chiffre à près de 17 milliards d'euros et qui estime, en outre, qu'il s'agit d'une "mesure inefficace qui va plus souvent dans la poche des distributeurs que du consommateur".
Le président du RN, par ailleurs, affirmé vouloir négocier une "dérogation sur le marché européen de l'électricité" auprès de la Commission européenne, jugeant que la France pâtissait des règles en vigueur. "Il faut permettre à la France de retrouver un prix français de l'électricité." Il souhaite également, au vu de la situation financière du pays, lancer un "audit" sur les finances publiques. "Je demanderai à la Cour des comptes, à l'inspection générale des finances, pour que dans tous les grands services publiques justice, santé, éducation, sécurité, l'on fasse un audit des comptes de l'Etat. Il y a eu soit des dissimulations, soit des mensonges."
Ce n'est que dans un second temps, passé le "temps des urgences", que le gouvernement de Jordan Bardella s'attèlerait à la question des retraites, qui ne figure pas dans les 8 thèmes de campagne mis en avant à ce stade sur le site du RN. "Je ne conçois pas que des millions de Français qui ont commencé à travailler très tôt prennent leur retraite en mauvaise santé", a-t-il déclaré, indiquant vouloir mettre en place un "âge légal à 60 ans" pour ceux qui ont commencé à travailler avant 20 ans et qui ont cotisé 40 annuités. Une proposition qui correspond à ce que prévoyait le programme de Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2022, qui avait alors renoncé à la retraite à 60 ans pour tout le monde à partir de 40 annuités, auparavant défendue par le Rassemblement national. Ces derniers jours, le président du Rassemblement national a temporisé sur l'abrogation pure et simple de la réforme des retraites (portant l'âge légal de départ en retraite à 64 ans) que son parti réclamait après l'adoption de celle-ci l'an dernier.
Par ailleurs, Jordan Bardella a confirmé l'accord qu'il a qualifié d'"historique" avec Eric Ciotti, le désormais ex-président des Républicains. "Dans 70 circonscriptions de France, il y aura un candidat commun RN-LR", a-t-il affirmé, en référence à des personnalités qui auraient suivi Eric Ciotti. "Je veux bâtir la majorité la plus large possible pour redresser le pays", a conclu le président du Rassemblement national.