"Les invectives et les altercations n’ont pas leur place dans l’hémicycle", écrit Yaël Braun-Pivet appelant les députés à la "responsabilité"

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Yael Braun-Pivet - 20-10-2023
par Raphaël Marchal, le Vendredi 29 novembre 2024 à 15:00, mis à jour le Vendredi 29 novembre 2024 à 15:30

"Toute forme de violence est injustifiable et intolérable", écrit la présidente de l'Assemblée nationale dans un communiqué, publié ce vendredi 29 novembre, au lendemain du "triste spectacle donné aux Français" lors de la journée d'initiative parlementaire de La France Insoumise. Alors qu'un incident a notamment impliqué Nicolas Turquois (Les Démocrates), Yaël Braun-Pivet annonce que le Bureau de l'Assemblée se réunira prochainement pour se prononcer sur une "éventuelle sanction" à l'encontre du député MoDem. 

"Le débat parlementaire, qui fonde notre démocratie, a vocation à trancher les désaccords de manière pacifiée. Ce débat peut être vif, les désaccords peuvent être profonds, mais toute forme de violence est injustifiable et intolérable". Dans un communiqué publié ce vendredi 29 novembre, Yaël Braun-Pivet "condamne fermement les incidents survenus jeudi 28 novembre au soir en séance publique""Elle tient à rappeler que les invectives et les altercations n’ont pas leur place dans l’hémicycle et déplore le triste spectacle donné aux Français à cette occasion", souligne le communiqué de la présidence de l'Assemblée nationale

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Evoquant en particulier un incident qui a impliqué Nicolas Turquois (Les Démocrates) en marge de l'examen de la proposition de loi "d'abrogation de la retraite à 64 ans" présentée par le groupe LFI, la présidente de l'Assemblée dit prendre "acte des regrets et des excuses" formulées par le premier, mais annonce que le Bureau de l'institution se réunira prochainement pour l'entendre avec de se prononcer sur une "éventuelle sanction" à son encontre.  

"Evidemment que je le regrette. Je présenterai mes excuses naturellement" à Mickaël Bouloux (Socialistes), contre lequel il s'est d'abord emporté, a expliqué Nicolas Turquois, vendredi matin, sur BFMTV. "J'ai pété un câble", a-t-il encore concédé. Expliquant l'origine de sa colère, le député MoDem a pointé des "pratiques de dénonciation par listes" qu'il a qualifiées d'"inacceptables" de la part de La France insoumise, car pouvant notamment susceptibles atteindre ses "proches". "Mes décisions politiques, c'est une chose, qu'on mette la pression sur mes proches en est une autre. Et le député Bouloux (...) connaît personnellement mes proches et je lui ai demandé ce qu'il en pensait", a détaillé Nicolas Turquois. Et d'ajouter : "Le sujet a dérapé à partir de ce moment-là", alors qu'Antoine Léaument (LFI) a, quant à lui, déploré avoir été menacé par le député du "socle commun" alors qu'il lui demandait de sortir. 

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Dans son communiqué, Yaël Braun-Pivet condamne également "tout ce qui contribue à entretenir un climat délétère dans l’hémicycle et dans le débat public". La présidente de l'Assemblée pointe en particulier "les montages photos, les listes jetant les députés en pâture sur les réseaux sociaux, le harcèlement exercé sur certains d’entre eux voire même sur leurs proches". "Ces pratiques sont inacceptables et indignes d’une démocratie dans laquelle l’expression et l’opinion politiques sont libres. Les élus n’ont pas à subir de telles tentatives de pression ou d’intimidation", écrit-elle. En amont de la journée d'initiative parlementaire de leur groupe, des députés de La France insoumise avaient dénoncé sur les réseaux sociaux les élus du socle gouvernemental qui avaient, selon eux, décidés de faire "obstruction" au vote du texte sur l'abrogation de la réforme des retraites

La Présidente en appelle à la responsabilité de chacun. Communiqué de Yaël Braun-Pivet

"Les Français ont choisi de se déplacer massivement aux urnes pour élire cette Assemblée nationale, et pas une autre. Il nous revient collectivement de nous montrer dignes des attentes qu’ils ont placées en nous et de nous montrer exemplaires (...). La Présidente en appelle à la responsabilité de chacun", conclut le communiqué publié par les services du Palais-Bourbon.  

Naïma Moutchou dénonce des "menaces" de Manuel Bompard à son encontre

Alors qu'elle a présidé la séance pendant plusieurs heures lors de la"niche parlementaire" de La France insoumise, Naïma Moutchou (Horizons) affirme avoir fait l'objet de "menaces directes" de Manuel Bompard (LFI) lors d'une suspension de séance. "Tu vas le payer, tu vas payer ce que tu es en train de faire, tu es complice oui, tu paieras ça, y compris électoralement", lui aurait notamment lancé le député. "Ces paroles ne sont pas seulement des pressions et des intimidations personnelles. Elles sont une attaque contre le respect des institutions", déplore la vice-présidente de l'Assemblée, qui revendique une direction de séance menée avec "objectivité et impartialité". Et de s'inquiéter : "Une ligne rouge a été franchie, qui traduit la dérive inquiétante de nos débats parlementaires depuis que LFI a adopté la stratégie du désordre et du chaos".