Le président des députés socialistes était l'invité de Lundi c'est politique sur LCP. Il a notamment demandé à Sébastien Lecornu un "changement de politique" et une taxation des ultra-riches avant d'envisager une non-censure du futur gouvernement.
S'il veut échapper à la censure, le nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu devra "renverser la table". Invité Lundi c'est politique sur LCP, le président du groupe Socialistes à l'Assemblée nationale, Boris Vallaud, n'a pas fermé la porte à un accord de non-censure avec le nouveau gouvernement, quand celui-ci sera formé : "Les conditions pour que nous puissions l'envisager c'est la rupture sur le fond, sur la forme", a expliqué le député des Landes.
"Ce que les Français attendent, c'est la rupture", a martelé Boris Vallaud, qui a demandé des "actes extrêmement forts". "La stabilité du pays est dans les mains de M. Lecornu, de M. Macron, du socle commun", a déclaré le patron des députés PS. Boris Vallaud a présenté les pistes budgétaires défendues par le Parti socialiste, avec notamment un effort budgétaire de 22 milliards d'euros, soit la moitié de l'effort qui avait été envisagé par le précédent Premier ministre, François Bayrou.
Sur la question des retraites, Boris Vallaud a expliqué qu'une suspension de la réforme ne serait pas "suffisante" : "La suspension, on prend. Est-ce qu'on est au bout du chemin ? Non", a affirmé l'élu, qui est toujours favorable à une "abrogation".
Le député socialiste défend également le principe d'une taxation sur les ultra-riches à hauteur de 2% : "2%, c'est ce qui fait que les milliardaires auront le même taux d'imposition que le Français moyen", a expliqué Boris Vallaud. "Le principe, c'est la justice fiscale", a ajouté le député, ouvert à la négociation dès lors que "les plus riches consentent à prendre leur juste part".
L'élu n'écarte donc aucune hypothèse : "Tout est possible, la censure [comme] la non-censure." Si les députés socialistes décidaient de voter la censure, ils déposeraient leur propre motion de censure, a expliqué Boris Vallaud.
Reconnaissance de la Palestine : "Nous aurions dû le faire"
"Il y a des gestes qui ont une portée au-delà du symbole", a estimé Boris Vallaud lundi soir, n'hésitant pas à "remercier" le président de la République d'avoir pris l'initiative d'une reconnaissance de l'Etat de Palestine. "Je suis peu amène avec lui quand nous sommes en désaccord, mais quand il y a une chose à laquelle je souscris, je le dis", a ajouté le chef de file des députés socialistes, avant de regretter que cette reconnaissance n'ait pas eu lieu plus tôt. "Nous aurions dû le faire", a-t-il aussi estimé en référence à la présidence de François Hollande.
Sur la présence à Saint-Denis ce matin de l'actuel Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, quand le drapeau palestinien a été hissé sur le fronton de la mairie, Boris Vallaud a indiqué ne pas en avoir été informé en amont tout en disant avoir "compris" le sens de la démarche. Il a cependant jugé "cohérent" le fait de pavoiser les deux drapeaux, palestinien et israélien, disant selon lui "l'attachement à deux états, à cette espérance qui a été tuée dans l'oeuf avec l'assassinat de Yitzhak Rabin".