Pouvoir d'achat : le deuxième volet en discussion, le gouvernement fait un pas vers LR

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Bruno Le Maire répond aux députés sur le PLFR 2022 (LCP)
par Jason Wiels, le Vendredi 22 juillet 2022 à 17:07, mis à jour le Jeudi 28 juillet 2022 à 15:46

Après l'adoption du projet de loi du pouvoir d'achat, les députés ont démarré vendredi l'examen du projet de loi de finances rectificative pour 2022. Un texte nécessaire pour prolonger le bouclier sur les prix de l'énergie et supprimer dès cette année la redevance audiovisuelle. Les discussions sur le prix du carburant à la pompe pourraient aboutir à un compromis dans l'hémicycle.

Après une semaine marathon consacrée au projet de loi sur le pouvoir d'achat, les députés n'en sont qu'à la moitié du chemin. Les débats ont repris vendredi après-midi sur le projet de loi de finances rectificatives pour 2022. Un texte financier nécessaire pour ouvrir des crédits sur les mesures déjà votées dans le premier texte (revalorisation des pensions de retraites et des minimas sociaux, etc.) et qui acte d'autres dépenses pour le budget de l'État, comme la prolongation du bouclier énergétique sur les prix du gaz et de l'électricité, la renationalisation à 100% d'EDF ou encore la suppression de la contribution sur l'audiovisuel public.

"Il y a des marges de discussion sur le texte que nous vous proposons", a d'emblée fait savoir Bruno Le Maire aux députés. Soucieux de faire adopter son texte avant la pause estivale, le ministre de l'Économie sait que le soutien des élus d'opposition sera clé, en partie venant de la droite de l'hémicycle. L'adoption large, par 341 voix contre 116, de la future loi pouvoir d'achat laisse cependant peu de doutes sur la validation de ce budget rectificatif, dont les débats pourraient s'étirer en longueur ce week-end.

Les Républicains attendent de voir

Parmi les points d'ouverture, Bruno Le Maire est prêt à discuter d'une augmentation de la remise de 18 centimes à la pompe sur le carburant. Pour y parvenir sans dépasser une enveloppe globale de 4,4 milliards d'euros, le gouvernement pourrait abandonner l'idée d'un chèque carburant réservé aux plus modestes. Selon le rapporteur général du budget Jean-René Cazeneuve (Renaissance), la ristourne pourrait ainsi monter "jusqu'à  20, 25 ou 30 centimes".

"Il paraît que vous préparez un accord avec nos collègues LR sur une ristourne de 30 centimes. Bienvenue ! C'est exactement le gain que proposait Marine Le Pen à la présidentielle", a réagi Jean-Philippe Tanguy pour le Rassemblement national. Comme pour la loi pouvoir d'achat, son groupe pourrait soutenir l'ensemble du budget rectificatif.

Pour l'instant, Véronique Louwagie (LR) a marqué pour une certaine prudence par rapport aux signaux envoyés par l'exécutif. Jusqu'à présent, la droite plaide pour une limitation du prix de l'essence à 1,50 euros le litre, ou a minima une réduction significative de la fiscalité sur le carburant. "À ce stade, nous sommes loin du compte", a fait savoir l'oratrice afin de faire monter un peu plus les enchères sur le ralliement de son groupe.

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En commission déjà, les élus de la coalition présidentielle avait adopté de leur propre initiative un amendement pour augmenter encore le plafond des heures supplémentaires exonérées d'impôt sur le revenu, une vieille revendication de la droite.

Dialogue compliqué avec la gauche 

La possibilité d'un soutien venu de la gauche semble plus difficile, voire impossible, à obtenir pour le gouvernement. Une taxe exceptionnelle pour les entreprises pétrolières, gazières ou de transport maritime, dont les profits ont largement augmenté ces derniers mois, a un temps été envisagé jusque dans les rangs de Renaissance. Mais les douze députés signataires d'un amendement sur ce sujet l'ont retiré vendredi après les annonces de Total et de CMA CGM. 

Le géant pétrolier a promis une remise de 20 centimes à la pompe tandis que le géant des portes-conteneurs va porter de 500 à 700 euros sa réduction par conteneur pour toutes les entreprises françaises. "Plutôt qu'une taxe, il est mieux que les entreprises contribuent volontairement", a argumenté Bruno Le Maire, obtenant gain de cause auprès de ses troupes.

Les partis de la Nupes seront donc seuls à porter des amendements pour faire payer les "profiteurs de crise", sans presque aucune chance d'y parvenir.

A VOIR. Le débat dans l'hémicycle

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