Qui à Matignon ? Le RN favorable à un gouvernement technique "sous conditions"

Actualité
Image
Jordan Bardella et Marine Le Pen dans le jardin de l'Elysée, lundi 26 août. © AFP
par LCP.fr, le Mardi 3 septembre 2024 à 18:09, mis à jour le Mercredi 4 septembre 2024 à 11:26

Plus le temps passe, plus le RN se fait intransigeant. Le plus gros groupe d’opposition à l’Assemblée nationale rejette les trois noms évoqués pour Matignon. Il menace d’une censure immédiate si Xavier Bertrand est nommé Premier ministre.

L’option Xavier Bertrand était de nouveau envisagée par l’Élysée ce mardi. Mais l’éventuelle arrivée du président "Les Républicains" de la région Hauts-de-France à Matignon a suscité un rejet net du Rassemblement National. "Ce serait un manque de respect envers les millions de Français qui se sont exprimés dans les urnes [...] Donc on censure", fait savoir le parti.

Xavier Bertrand, qui a battu deux fois Marine Le Pen aux régionales, donne des boutons au mouvement à la flamme où l’on explique qu’il "est outrancier et insultant à l’égard du RN". Mercredi matin sur LCI, le député RN du Nord Sébastien Chenu enfonce le clou : "On connaît son positionnement politique, on connaît son bilan, on connaît son action (…). C’est quelqu’un qui, en réalité, n’a pas de colonne vertébrale… C’est quelqu’un qui roule pour lui (…). C’est un homme de communication". Avec cette menace de censure immédiate, la piste Xavier Bertrand semble s’affaiblir.

Bernard Cazeneuve n’est pas, non plus, une option pour l’extrême-droite. Le RN juge "impossible" de laisser revenir celui qui fut "le dernier Premier ministre de François Hollande et (qui) tiendrait une politique de gauche". Une position plus tranchée que celle exprimée vendredi, sur LCI, par le porte-parole du parti. Laurent Jacobelli expliquait alors, que, contre Bernard Cazeneuve, "il n'y aura pas une censure de principe".

Accord pour un "gouvernement technique" mais sous conditions

Quid d’un gouvernement "technique" ? Là, le RN a fait volte-face. A la sortie de sa rencontre avec Emmanuel Macron, le 26 août à l’Élysée, Marine Le Pen balayait l’idée d’un revers de main : "Je n'y crois pas du tout. (...) Il n'y a que des gouvernements politiques planqués derrière des appellations techniques".

Désormais, le parti à la flamme se dit prêt à accepter "un gouvernement technique, qui expédierait les affaires courantes". Mais, à condition qu’il ait pour mandat "de mettre en place la proportionnelle aux législatives" afin "de dégager une majorité dans un an" dans l’optique d’une nouvelle dissolution à l’été 2025. Marine Le Pen, à nouveau consultée mardi soir par Emmanuel Macron, a confirmé que le RN pourrait accepter cette solution en "dernier ressort".

Cependant, pour diriger ce gouvernement, le RN dit non à Thierry Beaudet, le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE) dont le nom a émergé lundi, car "ses rares prises de positions politiques ont été à l’encontre du RN."