Réactions à la mort de Jean-Marie Le Pen : son rôle "relève désormais du jugement de l'Histoire", considère l'Elysée

Actualité
Image
Jean-Marie Le Pen, le 23 novembre 2017. AFP - John thys
Jean-Marie Le Pen, le 23 novembre 2017. AFP - John Thys
par Maxence Kagni, le Mardi 7 janvier 2025 à 16:35, mis à jour le Mercredi 8 janvier 2025 à 11:45

Après la mort de Jean-Marie Le Pen, ce mardi 7 janvier, les réactions politiques se multiplient. Dans un communiqué, la présidence de la République évoque "une figure historique de l'extrême-droite", dont le rôle appartient désormais au "jugement de l'Histoire". Le Rassemblement national rend hommage à un homme politique "visionnaire" et "courageux", tandis que la gauche dénonce le parcours d'un "raciste" et d'un "antisémite".

Jean-Marie Le Pen est mort ce mardi 7 janvier 2025, à l'âge de 96 ans. "Le président de la République exprime ses condoléances à sa famille et à ses proches", écrit l’Elysée dans un communiqué de presse"Figure historique de l’extrême-droite, il a joué un rôle dans la vie publique de notre pays pendant près de soixante-dix ans, qui relève désormais du jugement de l’Histoire", considère la présidence de la République.

Réagissant sur X (ex-Twitter), le Premier ministre, François Bayrou évoque lui aussi la disparition d'une "figure de la vie politique française" : "On savait, en le combattant, quel combattant il était", écrit-il, soulignant aussi le rôle des "polémiques qui étaient [l']arme préférée" du cofondateur du Front national. Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau estime quant à lui que Jean-Marie Le Pen "aura incontestablement marqué son époque" : "Aujourd'hui, une page de l'histoire politique française se tourne".

Tweet URL

Le RN rend hommage à un "visionnaire"

Du côté du Rassemblement national, les hommages se multiplient. Le président du parti, Jordan Bardella, salue sur X la mémoire de Jean-Marie Le Pen, qui a "toujours servi la France, défendu son identité et sa souveraineté". Le député RN Sébastien Chenu renchérit, évoquant l'action "d'un immense patriote, visionnaire et d'une incarnation du courage". Et d'ajouter que Jean-Marie Le Pen, qui "aimait la France", est "entré dans son Histoire". Dans la même veine, son collègue Thomas Ménagé évoque un "précurseur du mouvement national", qui a "dénoncé avant tout le monde le chemin que prenait la France".

Tweet URL

Et dans un communiqué de presse, le Rassemblement national qualifie le quintuple candidat à l'élection présidentielle de "visionnaire, imposant dans le débat public les grands sujets qui structurent aujourd’hui la vie politique" et salue "un combattant indomptable au service d’une vision fière et conquérante de la France".

Allié du parti de Marine Le Pen, le président du groupe "Union des droites pour la République" de l'Assemblée nationale, Eric Ciotti, rend hommage à Jean-Marie Le Pen, qui était "profondément Français et a servi la France avec passion" : "C’était un homme complexe, aux zones d’ombres, mais aussi au courage et au patriotisme sincère", écrit-il. 

"Il fut parmi les premiers à alerter la France des menaces existentielles qui la guettaient", affirme pour sa part Eric Zemmour sur son compte X. "Voici un exemple de combattant qui a pris le risque de dire la Vérité et… qui a été ostracisé", a également réagi Christine Boutin, tandis que Nicolas Dupont-Aignan, qui avait conclu un accord de gouvernement avec Marine Le Pen pendant l'entre-deux tours de l'élection présidentielle de 2017, évoque la disparition d'un "monument de la vie politique française".

Des "héritiers plus forts que jamais" selon la gauche

A gauche, les réactions sont évidemment bien différentes. Le coordinateur national de La France insoumise, Manuel Bompard, dénonce "un ennemi de la République", "un nostalgique de la collaboration, un responsable de la torture, un raciste et un antisémite". Jean-Luc Mélenchon condamne, quant à lui, les actes "insupportables" de Jean-Marie Le Pen et appelle à "continuer" le "combat contre la haine, le racisme, l'islamophobie et l'antisémitisme qu'il a répandus". Selon le député LFI Louis Boyard, Jean-Marie Le Pen "ne mérite aucun hommage".

Tweet URL

Le porte-parole du groupe "Ecologiste et Social" de l'Assemblée, Benjamin Lucas, de mettre en garde : "Si Jean-Marie Le Pen était devenu un point de détail de la vie politique depuis une décennie au moins, ses héritiers sont plus forts que jamais, plus dangereux que jamais". Son collègue François Ruffin abonde, estimant que les "idées racistes" de l'ancien leader du FN, qualifié de "fasciste d'un autre temps", "restent à combattre". "Les héritiers du père sont toujours là" écrit, quant à lui, le député du groupe "Socialistes" Arthur Delaporte.

Tweet URL