La commission d’enquête relative "à l’organisation du système de santé et aux difficultés d'accès aux soins" a commencé ses travaux cette semaine. Son rapporteur, le député Christophe Naegelen (Libertés, indépendants, Outre-mer et territoires) a tenu une conférence de presse ce mercredi 19 mars, en compagnie du président du groupe LIOT, Laurent Panifous, pour expliquer les objectifs de cette commission d'enquête. Christophe Naegelen souhaite notamment "savoir où va le pognon", alors que de nombreux usagers font face à des difficultés grandissantes pour bénéficier de soins.
Interrompue en raison de la dissolution de l'Assemblée nationale en juin dernier, la commission d'enquête sur "les difficultés d’accès aux soins à l’hôpital public" a été relancée et élargie. Déjà à l'origine de cette commission d'enquête, le groupe Libertés, indépendant, Outre-mer et territoires a souhaité la recréer en la consacrant "à l’organisation du système de santé et aux difficultés d’accès aux soins". Présidée par Jean-François Rousset (Ensemble pour la République) cette commission d'enquête, dont le rapporteur est Christophe Naegelen (LIOT), a été élargie à la médecine de ville. Objectif : évaluer l'efficacité des politiques publiques de santé, au regard de l'organisation administrative dont elles dépendent et de leur déploiement dans les territoires.
En février, les députés du groupe LIOT avaient annoncé vouloir utiliser leur "droit de tirage" annuel sur ce sujet. Chaque groupe politique de l’Assemblée dispose en effet de la possibilité de créer une commission d'enquête par an sur le thème de son choix. "Le but est de savoir où va le pognon", a indiqué Christophe Naegelen au micro de LCP mercredi 18 mars, estimant que la question se posait avec d'autant plus d'acuité que la perception de l'efficience de notre système de santé se dégrade.
"La santé, on met des centaines de milliards d'euros chaque année, et chaque année toujours plus, pour un résultat de moins en moins bon pour nos concitoyens", a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse qui s'est tenue ce mercredi 19 mars, jugeant que la marge de progression, en termes d'organisation administrative et et de soins, n'était pas négligeable.
Le rapporteur a indiqué que seraient appelés devant la commission d'enquête "des directions d'administrations qui dépendent du ministère de la Santé, agences, représentants et associations de médecins, d'hôpitaux, collectivités et personnalités du domaine de la santé". Le chef du service d’urgence du centre hospitalier Delafontaine, Mathias Wargon, et le directeur d’unité épidémiologique à l’Institut Pasteur, Arnaud Fontanet, ont déjà été auditionnés mardi.
Je fais partie de celles et ceux qui aspirent à un haut niveau de protection sociale, ça n'empêche pas d'être exigeant sur la manière dont les deniers publics sont dépensés. Laurent Panifous (Liot)
Particulièrement ciblées par la commission d'enquête, les directions centralisées de l’Etat et les agences qui en dépendent, Christophe Naegelen (LIOT) ayant fait part de son intention de traquer d'éventuels "doublons", n'hésitant pas à parler de "marasme administratif". Il a également expliqué sa volonté de "faire du descendant", afin de comprendre "comment sont prises les décisions au quotidien", et comment s'exercent les interactions entre structures hospitalières et administrations.
Lors de la conférence de presse, le président du groupe LIOT, Laurent Panifous, a redit son soutien à l'objectif de la commission d'enquête, dont il a estimé qu'elle arrivait "au bon moment". "Je fais partie de celles et ceux qui aspirent à un haut niveau de protection sociale", a-t-il aussi déclaré, ajoutant : "Ça n'empêche pas d'être exigeant sur la manière dont les deniers publics sont dépensés". La commission d'enquête, qui a commencé ses auditions cette semaine, devrait rendre ses conclusions au mois de juillet.