Suppression de deux jours fériés : "Il faut abandonner cette idée", estime Yaël Braun-Pivet

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Yaël Braun Pivet France Inter 01/09/2025
Yaël Braun Pivet dans le studio de France Inter, le 1er septembre 2025
par Raphaël Marchal, le Lundi 1 septembre 2025 à 15:53, mis à jour le Lundi 1 septembre 2025 à 16:00

La suppression de deux jours fériées, proposée par François Bayrou, a "trop braqué" les Français, a jugé la présidente de l'Assemblée nationale, ce lundi 1er septembre sur les ondes de France Inter. "Il faut abandonner cette idée", a plaidé Yaël Braun-Pivet, qui appelle en revanche à "ne pas avoir de tabou" sur une réflexion portant sur la taxation des plus hauts revenus et patrimoines. 

De toutes les mesures proposées par François Bayrou dans le cadre de la construction du budget 2026, une idée à particulièrement marqué les esprits : la suppression de deux jours fériés, destinée à rapporter quelque 4,2 milliards d'euros dès l'année prochaine. Depuis la conférence de presse du Premier ministre le 15 juillet et tout l'été, cette proposition a provoqué une véritable levée de boucliers des syndicats aux oppositions et même suscité des critiques venues du bloc central. 

"Ça a trop braqué [les Français] et je crois qu'il faut abandonner cette idée", a ainsi tranché sur France Inter Yaël Braun-Pivet, ce lundi 1er septembre. "Demander aux Français toujours de travailler plus, sans gagner plus, ce n'est pas acceptable. Donc il faut qu'il y ait un bougé sur les jours fériés", a complété la présidente de l'Assemblée nationale.

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Yaël Braun-Pivet s'est, en revanche, montrée "plus favorable à faire des bougés sur les fiscalités des hauts patrimoines, engager des travaux sur la question de transmission de patrimoine". "Il faut de la justice fiscale, il faut de la justice sociale", a-t-elle martelé, appelant à ne "pas avoir de tabou". Les Français "sont prêts à faire des efforts, mais il faut que cela serve à quelque chose. Il n'y a pas de raison que ces efforts ne portent pas aussi sur les hauts revenus et les hauts patrimoines", a-t-elle souligné.

"Les Français en ont marre des fraudeurs, mais ils en surtout marre des profiteurs. Et des profiteurs, il y en a partout, dans toutes les classes sociales", a poursuivi la députée Renaissance des Yvelines, rappelant que le Premier ministre s'était engagé à déposer un projet de loi sur la lutte contre la fraude sociale et la fraude fiscale.

Des mots "maladroits"

Yaël Braun-Pivet a, par ailleurs, critiqué les mots "parfois maladroits" du Premier ministre sur les "boomers", les oppositions et les vacances. "Non, la France entière n'est pas en vacances en juillet et en août. Beaucoup d'entre nous étaient au travail, et les Français étaient au travail", a tenu à rectifier la présidente de l'Assemblée. De même, elle a précisé qu'elle n'aurait pas utilisé le terme "boomers", que le Premier ministre a employé en les accusant d'avoir creusé la dette au nom de leur "confort".

Interrogée sur la construction du budget, Yaël Braun-Pivet a estimé qu'"il aurait peut-être fallu davantage dialoguer avec [les oppositions] cet été pour pouvoir préparer le terrain". "Les oppositions estiment qu'elles n'ont pas été associées, pas été assez consultées par le Premier ministre. Dont acte", a-t-elle observé.

En cas de chute du gouvernement à l'issue du vote de confiance le 8 septembre, la présidente de l'Assemblée nationale a d'ailleurs insisté sur la nécessité pour les forces politiques de se réunir afin se mettre d'accord sur une coalition jusqu'en 2027 et de "se poser la question du quoi avant la question du qui". Tout en insistant sur le constat dressé par François Bayrou, et qui restera vrai quel que soit le scénario qui se dessine dans les prochains jours : "Après le 8, il faudra un budget pour la France, qui sera nécessairement un budget d'économies."