La suspension de la réforme des retraites sera ajoutée au projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 par une "lettre rectificative" qui sera adoptée jeudi en Conseil des ministres, a annoncé Sébastien Lecornu, ce mardi 21 octobre, à l'Assemblée nationale.
Le Premier ministre l'a annoncé à l'Assemblée nationale, ce mardi 21 octobre, en réponse à une question du président du groupe Socialistes, Boris Vallaud. "Le Conseil d'Etat a été saisi cette nuit d'une lettre rectificative [au projet de loi de financement de la Sécurité sociale] et un Conseil des ministres aura lieu jeudi matin pour l'adopter", a déclaré Sébastien Lecornu.
"Nous ne sommes pas d'accord sur la manière de traiter cette question de la réforme des retraites, mais j'avais pris un engagement : que le débat puisse avoir lieu. Il aura lieu comme le veut la démocratie et le fonctionnement de l'Assemblée et du Sénat", a-t-il complété.
Interrogeant le Premier ministre, Boris Vallaud avait affirmé qu'au-delà l'engagement oral pris par le locataire de Matignon, il y avait "une obligation de résultat" sur la suspension de la réforme, condition de non-censure du Parti socialiste. "Nous jugerons aux actes", a également souligné l'élu des Landes. Quelques minutes plus tôt, la même question avait été posée à Sébastien Lecornu par la présidente du groupe Rassemblement national, Marine Le Pen.
Mais c'est donc au chef de file des députés PS que le Premier ministre a réservé son annonce. Il a aussi redit, comme lors de sa déclaration de politique générale, que la suspension concernerait tant la mesure sur l'âge légal que l'augmentation du nombre de trimestres de cotisation.
Cet ajout, via une lettre rectificative, permettra que la suspension de la réforme des retraites figure dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) présenté par le gouvernement avant même l'examen du texte au Parlement. La semaine dernière, Sébastien Lecornu avait annoncé vouloir introduire cette suspension par un amendement au budget de la Sécu. Mais des incertitudes techniques et juridiques pesaient sur la possibilité de procéder de cette façon.
Depuis quelques jours, les socialistes demandaient donc au Premier ministre d'ajouter une lettre rectificative au PLFSS 2026, afin de sécuriser la suspension. Une demande à laquelle il a donné satisfaction, ce mardi, devant l'Assemblée nationale.