GRAND DÉBAT / Masculinisme : la mouvance qui inquiète
« Le récap » par Thibault Hénocque
Saint-Étienne, mardi 1er juillet 2025 : un jeune homme de 18 ans est interpellé, mis en examen et écroué. Il avait deux couteaux en sa possession et s'apprêtait à attaquer des femmes. Le Parquet national antiterroriste est aussitôt saisi, une première dans une affaire de masculinisme. En effet, ce jeune homme se réclame de la mouvance venue d'outre-Atlantique des « Incels » (contraction de « célibataires involontaires » en français), qui regroupe des jeunes hommes accusant les femmes de les rejeter sexuellement et affectivement. Ils se retrouvent en ligne sur des forums et partagent des incitations au viol et des appels au meurtre. Le Canada et les Etats-Unis ont connu par le passé des attaques meurtrières masculinistes : une à Montréal en 1989 qui avait tué 14 personnes, et une autre en Californie en 2014 où 6 personnes avaient perdu la vie. Les mouvements masculinistes sont plus développés en Amérique du Nord où ils trouvent une caisse de résonnance importante grâce aux « influenceurs mascu » comme Andrew Tate ou Logan Paul, tous deux proches de Donald Trump. Le masculinisme séduit aussi dans les rangs de l'extrême-droite française avec des personnalités comme « Papacito », influenceur royaliste qui avait appelé à voter Éric Zemmour en 2022. La génération des 15-24 ans est la plus polarisée en 2025 sur les questions de genre selon le Haut Conseil à l'Egalité. Une guerre des genres pourrait-elle un jour éclater ?
Invités :
- Stéphane Vojetta, député apparenté « Ensemble Pour la République » des Français établis hors de France,
- Laure Daussy, journaliste à « Charlie Hebdo »,
- Alice Apostoly, co-directrice de l'institut du genre en géopolitique,
- En visioconférence : Sandrine Lucchini, journaliste, romancière, autrice de « Charlotte Chérie » (éditions BlackLab).
GRAND ENTRETIEN / Thomas Snégaroff : les géants de la tech américaine sont-ils tout-puissants ?
Placés au premier rang derrière Donald Trump lors de sa cérémonie d'investiture, les hommes les plus riches du monde avaient été installés devant les futurs ministres du Président. Un détail loin d'être anodin pour Donald Trump, qui évalue l'intelligence d'un individu à l'aune de sa fortune. Dans une série de portraits réalisés avec Philippe Corbé, le journaliste Thomas Snégaroff s'est penché sur le rôle des oligarques dans la démocratie américaine. De Peter Thiel à Elon Musk, en passant par Jeff Bezos et Mark Zuckerberg, les deux auteurs dressent les portraits de ces milliardaires, parfois idéologues, qui entretiennent une relation de proximité avec le président étasunien. À cette liste, ils ajoutent J. D. Vance, actuel vice-président. « La trajectoire personnelle de Vance n'est pas une énième success-story californienne. Elle apparaît plutôt comme une revanche de l'Amérique profonde et des "petits Blancs" qui ont souffert de la mondialisation », précisent-ils. Pour autant, selon les deux journalistes, celui que certains pressentent comme le futur président des États-Unis pourrait bien être l'héritier spirituel de ces oligarques. Comment mesurer l'influence réelle de ces milliardaires sur la politique de la première puissance mondiale ?
Grand invité : Thomas Snégaroff, journaliste, historien, auteur de « Les nouveaux oligarques » (Les Arènes)
GRAND ANGLE / Énergies renouvelables : à quoi joue Bruno Retailleau ?
Invités :
- Claire Conruyt, journaliste politique au « Figaro »,
- Jean-Baptiste Daoulas, journaliste politique à « Libération ».